Le Conseil d’Etat annule l’obligation de fournir des masques aux détenus toulousains
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Le Conseil d’Etat a annulé une décision du tribunal administratif de Toulouse ordonnant à la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse, de fournir des masques aux détenus et de leur proposer un dépistage du Covid-19, a révélé l’Agence France-Presse (AFP) vendredi.
Fin août, quatre avocats toulousains avaient saisi le tribunal administratif après avoir constaté que leurs clients détenus ne portaient pas de masque lors de vidéo-conférences, malgré le fait qu’ils partageaient la même pièce et qu’il y avait moins d’un mètre de distance entre eux. Dans son ordonnance du 4 septembre, le tribunal toulousain soutenait que « l’absence de dépistage généralisé doublée de la non-mise à disposition de masques » caractérisait « une atteinte manifeste et illégale aux libertés fondamentales ».
Mais pour le ministère de la justice, qui avait fait appel de cette ordonnance, « le recours à une campagne de dépistage massive constitue une obligation disproportionnée compte tenu du nombre de personnes détenues diagnostiquées positives à la Covid-19 ». Selon lui, seuls deux cas de contamination ont été diagnostiqués dans l’établissement depuis le début de l’épidémie.
« Le dépistage général de l’ensemble des détenus et des personnels d’un établissement pénitentiaire n’est estimé pertinent que dans la seule hypothèse où au moins trois personnes se révèlent contaminées, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle », a finalement tranché le Conseil d’Etat, mettant en avant la notion d’« anneau sanitaire » dans les prisons. Toutefois, ajoute-t-il, les nouveaux détenus font l’objet d’un dépistage systématique deux jours après leur arrivée, puis au neuvième jour de leur détention, et sont placés à l’isolement dans une zone spécifique.
Selon les derniers chiffres de l’administration pénitentiaire, datant de lundi, 482 détenus ont été testés positifs au Covid-19 depuis le début de l’épidémie, dont 47 qui sont actuellement contaminés dans les 188 prisons françaises. Un seul détenu, un homme de 74 ans qui était incarcéré à Fresnes (Val-de-Marne), est décédé mi-mars.