• Des mutations rendant le SARS-CoV-2 plus dangereux, vraiment ? | Newsroom | Inserm
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    Plusieurs dizaines de mutations du SARS-CoV-2 ont déjà été décrites, sans que des conséquences sur l’épidémie aient été mises en évidence. 

    Certaines ont néanmoins fait l’objet de travaux plus poussés, publiés dans des revues scientifiques. C’est le cas notamment de la mutation D614G au niveau de la protéine Spike du virus, qui a d’abord fait l’objet d’une publication dans le journal Cell. Cette mutation s’est largement diffusée et est rapidement devenue dominante parmi les isolats de virus circulants.

    D’autres études ont ensuite été publiées à son sujet, montrant que cette mutation a eu pour effet de rendre le virus plus facilement transmissible. Néanmoins, les implications de cette transmissibilité accrue du coronavirus en matière de sévérité de l’infection et de mortalité sont encore loin d’être claires. Il n’existe pour le moment aucune donnée pour soutenir l’idée que cette mutation aurait rendu le virus plus virulent.

    D’autres travaux récents publiés dans The Lancet et menés en Asie sur des échantillons collectés auprès de patients ont montré que, chez 25 % d’entre eux, une délétion est présente. Autrement dit, un morceau de matériel génétique est absent. Cette délétion, appelée Δ382, concerne une région du génome qui interagit avec le système immunitaire des hôtes, modulant notamment la réponse antivirale. Étant donné cette interaction, les scientifiques vont continuer à étudier avec précision les conséquences potentielles de cette mutation.

    Les auteurs de l’étude supposent pour le moment qu’elle serait associée à une infection moins sévère mais les données manquent encore pour étayer cette hypothèse. En l’état actuel des connaissances, aucune preuve concluante n’a été apportée sur les implications cliniques potentielles de cette délétion. Il n’est pas non plus encore certain que cette souche du virus circule déjà en Europe.

    Dans tous les contextes épidémiques, par exemple lors des épidémies de grippe ou de polio, les mutations des virus responsables ont toujours fini par aboutir à une atténuation de leur virulence. Les virologues espèrent que ce sera aussi le cas pour l’épidémie de SARS-CoV-2.

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