• La France doit supprimer sa deuxième vague. #Suppression #RemiseÀZéro #Reconfinement, Thread by Panda31808732 on Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1316836435144646657.html

    La tragédie de la deuxième vague, c’est qu’elle ne se produit pas tant qu’on la craint. Car on reste prudents. Du coup, elle ne vient pas. Et comme elle ne vient pas, on ne la craint plus. Donc on lève trop de restrictions, la vigilance baisse et on déclenche la deuxième vague.

    3. Piège très classique, très prévisible dans laquelle la France est tombée à pieds joints cet été.

    Maintenant que les cigales ont bien dansé tout l’été, sous l’œil apathique des autorités, voici venu l’automne, c’est-à-dire le temps de la facture.

    La première vague, avec son temps de doublement entre 3 et 4 jours, avait déferlé avec une telle violence qu’elle avait appelé d’elle-même à sa propre suppression avec le confinement. Les régions relativement épargnées, à l’Ouest, ne l’avaient été que parce que le confinement...
    … avait cassé l’exponentielle avant qu’elle n’atteigne la même ampleur que dans le Grand Est ou en IDF.

    La deuxième vague, qui doublait de taille tous les ~14 jours au zénith de sa croissance estivale, a d’abord ressemblé à une montée progressive des eaux.

    6. L’incompétence totale du gouvernement (refus acharné de l’intervention précoce, pourtant la moins chère et la plus efficace) a laissé se recréer une énorme masse d’eau qui faisait pression sur le barrage précaire de nos défenses.

    L’arrivée de l’automne a explosé ce barrage.
    7. Autour de 5% de la population, soit 3+ millions de personnes (modèle Pasteur, premiers résultats Epicov et Sapris), a été infectée lors de la première vague, jusqu’à fin juin. La dernière semaine de septembre, je dirais que plus de 200 000 personnes ont été infectées.

    8. Pour référence, ça doit à peu près être l’équivalent du pic de la première vague en Allemagne.

    À cette heure, nous avons plus de contaminations en 1-2 jours que la Corée du Sud en 8 mois d’épidémie (qui a commencé à décoller là-bas en février, comme ici ; mais eux l’ont vu).
    9. Il nous faut "vivre avec le virus", mais de toute évidence il y a eu un énorme malentendu sur ce que signifie cette phrase. Ce n’est pas une expression littérale. Il ne s’agit pas de vivre avec le virus lui-même, mais avec sa menace.
    10. "Vivre avec le virus" ça veut dire vivre avec un petit nombre de cas par jour, bien identifiés et circonscrits dans des foyers qui ne débordent pas.

    Pas des dizaines de milliers d’infections par jour avec 80% des cas d’origine inconnue et >150 entrées quotidiennes en réa.
    11. Depuis le départ, SARS-CoV-2 a été lourdement sous-estimé en France. Une erreur monumentale que nous avons payé très cher au printemps, et que nous allons de nouveau payer extrêmement cher.
    L’évaluation des risques a été faite de façon très grossière, au niveau de la santé publique comme dans les autres domaines. Exemple : "les vieux risquent de mourir, mais les jeunes ne risquent pas grand-chose".

    Faux, il y a la question des séquelles :

    Thread by @Panda31808732 : « D’après un suivi du CHU de Rennes, entre 10 et 15% des patients non-hospitalisés interrogés n’avaient toujours pas repris leur activité, 6 semaines après la maladie. "Ils p…
    https://threadreaderapp.com/thread/1280973285363200006.html

    12b. Macron a enfin commencé à aborder ce sujet hier, un bon point. Il aurait cependant dû parler du fait qu’une proportion significative de personnes infectées, MÊME jeunes et non hospitalisées, finissent en malades au long cours (symptômes incapacitants pendant des mois).

    13. SARS-CoV-2 peut infliger un large éventail de dommages (sanitaires, socio-économiques, politiques, etc.) à une société, tout simplement parce qu’un degré trop élevé de circulation d’un pathogène aussi redoutable entrave le fonctionnement ordinaire de la vie sociale.
    14. Maintenant, il est urgent d’arrêter les conneries, d’arrêter les frais et de devenir un peu sérieux dans la gestion de cette pandémie, parce que le fiasco de la deuxième vague, après celui de la première, va entraîner une casse énorme dans la société.
    15. Donc, proposition : pour gérer au mieux cette crise, à partir de maintenant, faisons ce qu’ont fait tous les pays sérieux — adoptons une stratégie de suppression de SARS-CoV-2.
    [16. Vous pouvez lire la suite sur ce lien (page HTML), ou en-dessous, selon votre convenance.

    Merci quand même de RT le premier message de ce fil si vous avez trouvé la lecture intéressante.]

    Thread by @Panda31808732 : 1. La France doit supprimer sa deuxième vague. #Suppression #RemiseÀZéro #Reconfinement La tragédie de la deuxième vague, c’est qu’elle ne se produit pas tant qu’on la craint…
    https://threadreaderapp.com/thread/1316836435144646657.html

    17. Distinguons 4 notions :
    a) éradication : zéro cas de Covid-19 sur Terre
    b) élimination : zéro cas résultant d’une transmission domestique persistante (plusieurs générations d’infections) sur un territoire donné
    c) suppression : contrôle de la circulation du virus pour maintenir durablement la transmission domestique sous un seuil (très) bas donné
    d) atténuation : passage au ralenti du virus dans la population pour ne pas saturer les capacités du système de santé

    19. L’éradication est hors de portée, et il est probable qu’on n’y parvienne jamais.

    L’élimination est une modalité de la suppression (élimination = suppression jusqu’à zéro).
    20. La suppression se fixe un objectif, par exemple "pas plus de X cas par jour/semaine sur une zone donnée," et déploie des mesures de contrôle pour s’y tenir. Lorsque ce seuil est dépassé, on déclenche aussitôt des mesures supplémentaires de contrôle de l’épidémie.
    21. L’atténuation est l’option par défaut (SARS-CoV-2 est un pathogène au cours naturel si dévastateur qu’aucun pays n’est dans un laisser-faire total).
    22. Un tableau pour synthétiser les options stratégiques possibles face à SARS-CoV-2. 

    Toute la question stratégique se résume à : quels coûts payer, par qui, pendant combien de temps et pour quels résultats (espérés… et réels).

    23. La France suit une stratégie d’atténuation horriblement mal exécutée. L’absence totale de contrôle en février/mars a forcé au confinement, et la perte de contrôle depuis juillet (exponentielle pendant 14 semaines sur 15) signale un nouvel échec.

    24. On peut aussi considérer que la France, avec d’autres, a innové et inventé une nouvelle catégorie épidémiologique. On pourrait l’appeler la stratégie de la flottaison : un savant mélange de navigation à vue et de n’importe quoi multiplié par l’âge du capitaine.

    25. Il va bien falloir comprendre un jour que tant qu’on pensera cette pandémie à partir de l’hôpital, au lieu de prendre le problème À LA SOURCE (= les contaminations, quel que soit leur cours clinique), on ne s’en sortira pas.

    26. Car, comme le dit la sagesse populaire :

    (Surtout quand on ne sait pas guérir…)

    #LesBonnesAstuces

    #Dépister, #tracer, #isoler n’est pas une stratégie en soi, c’est un dispositif, une méthode qui peut servir différents objectifs stratégiques : élimination, suppression, atténuation (car même pour atténuer, il faut garder le contrôle et baisser la vitesse de circulation du virus).
    29. Ce qui est clair, comme le prouve de fait cette deuxième vague, c’est que la stratégie française ne garantit pas un contrôle suffisant du virus et donc une certaine continuité/stabilité de la vie sociale par temps de pandémie sévère.
    30. Donc il faut changer de braquet et durcir le contrôle exercé sur la circulation du virus — d’où la proposition de remise à zéro et de suppression ici.
    31. Est-ce que la suppression fonctionne ? Bien sûr, elle a été mise en œuvre avec succès dans de nombreux pays, avec des outils variés. Quelques exemples de pays de l’OCDE ou asiatiques.
    32. [Note : je ne prends pas d’exemples venus d’Afrique, car les sociétés sont différentes : moins urbanisées, plus jeunes, etc. Mais on aurait aussi des leçons de gestion à recevoir de certains pays africains, qui ont été bien meilleurs qu’ici.]

    #covid-19

    • la page tronquait le thread (panne de twitter hier alors qu’il y a 193 touits...), ce n’est plus le cas

      Il y a bien sûr des réponses qui se font l’écho de ce que l’on entend beaucoup (dans mon milieu familial compris) : « ce n’est pas une exponentielle si on prend le critère décisif d’une épidémie, le nombre de morts », avec courbe(s) à l’appui, comme il se doit

    • Je crois que fondamentalement, les gens (et les journalistes et les politiciens) pensent que « croissance exponentielle », ça veut dire « qui augmente très rapidement ». Pas le fait qu’on double à intervalle régulier.

      D’ailleurs quand quelqu’un poste une courbe sur une échelle logarithmique sur Touiteur (graduée 1, 10, 100, 1000), ça ne manque pas : quelqu’un vient faire remarquer que la courbe est… fausse.