• Des mesures sanitaires, sociales et écologiques plutôt que la restriction des libertés - Un collectif d’organisations syndicales et d’associations
    https://www.liberation.fr/debats/2020/10/28/des-mesures-sanitaires-sociales-et-ecologiques-plutot-que-la-restriction-

    La crise a des conséquences désastreuses pour les plus précaires. Un dispositif d’urgence devrait être mis en place, estime un collectif de syndicats et d’associations : de la gratuité des masques à la réquisition des logements habitables pour les sans-abris et les mal-logés.

    Tribune. L’urgence sanitaire et la nécessité de freiner autant que possible les contagions sont des enjeux majeurs. Les hôpitaux publics, les soignant·es, sont déjà sous une grande pression. Nous dénonçons les défaillances graves du gouvernement, qui nous ont menés à une telle situation. L’instauration d’un couvre-feu depuis le 17 octobre dans certaines villes de France, et étendu ensuite, pose grandement la question quant à la capacité du gouvernement à gérer la crise sanitaire.

    En outre, celle-ci a des conséquences particulièrement nocives pour les plus précaires, a engendré une explosion de la pauvreté, creusé les inégalités. C’est pourquoi nous lançons un appel pour des mesures d’urgence sur les plans sanitaire et social.

    Pour une baisse des loyers, une hausse des APL

    Nous réclamons en premier lieu : la gratuité des masques, l’ouverture de nombreux lits en réanimation dans les hôpitaux publics, la création des 400 000 emplois pérennes supplémentaires nécessaires y compris dans le médico-social et l’action sociale, et une hausse bien plus conséquente des salaires des soignant·e·s et de ces personnels, une revalorisation massive de l’ensemble des minimas sociaux et des aides sociales pour sortir de la pauvreté les millions de personnes qui sont par ailleurs les plus touchées par le virus, la multiplication des moyens de transport permettant une réelle distanciation physique, l’allocation des moyens nécessaires aux écoles et universités pour qu’elles puissent assurer la protection sanitaire et l’accès de tou·te·s les élèves aux connaissances, la revalorisation salariale pour toutes et tous, et des moyens pour renforcer et étendre les services publics de manière pérenne au-delà des situations de crises, l’abandon définitif de la réforme de l’assurance chômage, pour les sans-abri et les mal-logés la réquisition des logements habitables à la place des hébergements et logements surpeuplés et parfois contaminés par le Covid-19, le retrait des amendements anti-squat de logements vacants, et pour les locataires la baisse des loyers, la hausse des APL, un moratoire sur les impayés et les expulsions.

    Le choix de ce gouvernement, relayé par le Medef et qui est imposé, c’est celui d’une primauté à faire « tourner » l’économie : l’ensemble de la population doit donc travailler, consommer, aller dans les transports communs… sans que soient réellement interrogés les impacts sur la santé des millions de travailleur·euses et de leurs familles.