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Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Quiet Riot - Contre l’obligation de scolariser les enfants - IAATA
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    Sur le plan individuel, l’#Ă©cole est aussi le moyen de se sĂ©parer de son enfant afin de vivre sa vie d’adulte telle que la #sociĂ©tĂ© nous l’a prescrite, Ă  coups d’injonctions, dans une opposition totale Ă  une saine Ă©cologie des relations humaines : pour pouvoir travailler, ĂȘtre entre adultes, avoir des activitĂ©s, on ne doit pas ĂȘtre esclave de son enfant qui serait une entrave Ă  notre Ă©panouissement. N’est-ce pas lĂ  une forme Ă©vidente de sĂ©paratisme ? Un #sĂ©paratisme qui a rendu notre sociĂ©tĂ© malade, avec des parents qui ne connaissent plus leurs enfants, des enfants qui dĂ©fient leurs parents, des grands-parents dont on doit se sĂ©parer au profit d’une Ehpad, des gĂ©nĂ©rations qui ne se comprennent pas et qui avancent Ă  deux vitesses.
    Nous pourrions nous amuser Ă  Ă©voquer tout un tas d’autres sĂ©paratismes soutenus par le pouvoir, comme celui qui a cours dans les beaux quartiers parisiens, s’il n’y avait pas, derriĂšre, de profondes injustices allant jusqu’à tuer les enfants de la nation par son bras armĂ© et impuni qu’est la police.

    De toutes les formes de domination, celle que les adultes exercent sur les enfants est sans aucun doute la plus rĂ©pandue, et paradoxalement, la moins questionnĂ©e. On a dĂ©clarĂ© les droits de l’homme, le droit des peuples l’autodĂ©termination. Puis les femmes se sont battues pour leurs droits Ă©galement. Il est temps de nous pencher dĂ©sormais sur le droit des enfants, de faire en sorte que la DĂ©claration des droits de l’enfant atteigne ses objectifs par une rĂ©elle Ă©volution des consciences permettant avant tout d’identifier clairement toutes formes de domination.

    Si nous parvenons Ă  nous reprĂ©senter aisĂ©ment les violences physiques et les sĂ©vices sexuels sur les enfants, contre lesquels l’État ne se mobilise pourtant pas, nous sommes en revanche aveugles Ă  la violence produite par l’école. La souffrance d’un grand nombre d’enfants est inaudible pour nous, leurs paroles sont niĂ©es, leurs rĂ©els besoins enterrĂ©s sous des concepts rĂ©publicains qui ont du mal Ă  se renouveler, qui ne suivent pas le cours de l’histoire et des innovations d’ordre pĂ©dagogique, social ou politique. PrĂ©tendre que l’école arrache les enfants au travail et Ă  leur exploitation par des crapules, en leur inculquant des bases afin d’en faire des citoyens est une affirmation qui s’adresse Ă  un autre temps ! Et si nous ne pouvons que souhaiter la fin de leur esclavagisme partout dans le monde, nous ne leur souhaitons ni notre sociĂ©tĂ© de consommation, ni notre Ă©cole.

    Il est communĂ©ment admis de contraindre les enfants et de dĂ©cider Ă  leur place : aprĂšs tout, « c’est pour leur bien ». Le modĂšle scolaire n’aide en rien Ă  faire progresser ce concept si cher Ă  l’occident qu’est l’émancipation, c’est mĂȘme tout le contraire ! L’école en 2020 est un anachronisme. Les outils pĂ©dagogiques Ă  disposition, les technologies de communication, les initiatives de la sociĂ©tĂ© civile se multiplient pour faciliter l’accĂšs, pour tout un chacun, Ă  une formation adaptĂ©e Ă  ses propres contraintes. Au mĂȘme titre que le travail obligatoire, l’idĂ©e d’école obligatoire fait office de vestige d’un vieux monde autoritariste. Quelle est donc cette idĂ©e qu’il relĂšverait de l’État de contraindre les enfants Ă  acquĂ©rir des savoirs identiques pour tous afin de devenir des citoyens responsables, Ă  la fois libres et intĂ©grĂ©s dans la sociĂ©tĂ© au sein de laquelle ils naissent ?

    Les enfants non-scolarisĂ©s sont en rĂ©alitĂ© ceux qui intĂšgrent le plus tĂŽt la sociĂ©tĂ© dans son fonctionnement. Ils ne vivent pas enfermĂ©s entre les quatre murs d’une Ă©cole qui sont, du reste, l’horizon quotidien et unique des Ă©lĂšves, isolĂ©s d’absolument tout ce qui fait le monde, ne goĂ»tant Ă  celui-ci qu’au travers d’un tableau noir ou blanc, au travers d’abstractions, de schĂ©mas inutilement simplifiĂ©s, ou Ă  travers la parole d’une ridicule poignĂ©e d’enseignants qui ne sont, somme toute, que des points de vue subjectifs, des visions influencĂ©es par le ministĂšre dĂ©diĂ© Ă  l’éducation. MĂȘme bourrĂ©s de bonnes intentions et avec un amour rĂ©el pour la transmission, ils sont limitĂ©s et contrĂŽlĂ©s par l’administration d’État. Quand les enfants grandissent hors Ă©cole, ils ont bien plus conscience de la rĂ©alitĂ© de leur environnement, ils sont entourĂ©s d’autres enfants et adultes de tous Ăąges, Ă  n’importe quel moment de la journĂ©e, cĂŽtoyant leurs rĂ©flexions et tĂ©moin de leurs activitĂ©s. Ils ont le choix de participer ou de s’isoler, d’ĂȘtre en lien de bien des façons, de partager des dĂ©couvertes et expĂ©rimentations de maniĂšre organisĂ©e ou spontanĂ©ment. Ils sont au plus proche de la rĂ©alitĂ©. Dire le contraire n’est qu’un mensonge digne des propagandes les plus manipulatoires et obscurantistes. Il suffit pour s’en convaincre de simplement Ă©couter les tĂ©moignages des premiers intĂ©ressĂ©s et de leurs parents. Si des familles musulmanes font le choix de l’instruction en famille, c’est avec tout autant de soin que les familles non musulmanes. Ce choix marginal est jusqu’ici lĂ©gal et de toute Ă©vidence issu d’une profonde rĂ©flexion, fait en conscience par chacune des familles, dans l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant. Les dĂ©rives y sont certainement moins nombreuses que celles qui existent partout ailleurs dans notre systĂšme complĂštement dĂ©naturĂ©.