Quiet Riot - Contre lâobligation de scolariser les enfants - IAATA
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Sur le plan individuel, lâ#Ă©cole est aussi le moyen de se sĂ©parer de son enfant afin de vivre sa vie dâadulte telle que la #sociĂ©tĂ© nous lâa prescrite, Ă coups dâinjonctions, dans une opposition totale Ă une saine Ă©cologie des relations humaines : pour pouvoir travailler, ĂȘtre entre adultes, avoir des activitĂ©s, on ne doit pas ĂȘtre esclave de son enfant qui serait une entrave Ă notre Ă©panouissement. Nâest-ce pas lĂ une forme Ă©vidente de sĂ©paratisme ? Un #sĂ©paratisme qui a rendu notre sociĂ©tĂ© malade, avec des parents qui ne connaissent plus leurs enfants, des enfants qui dĂ©fient leurs parents, des grands-parents dont on doit se sĂ©parer au profit dâune Ehpad, des gĂ©nĂ©rations qui ne se comprennent pas et qui avancent Ă deux vitesses.
Nous pourrions nous amuser Ă Ă©voquer tout un tas dâautres sĂ©paratismes soutenus par le pouvoir, comme celui qui a cours dans les beaux quartiers parisiens, sâil nây avait pas, derriĂšre, de profondes injustices allant jusquâĂ tuer les enfants de la nation par son bras armĂ© et impuni quâest la police.
De toutes les formes de domination, celle que les adultes exercent sur les enfants est sans aucun doute la plus rĂ©pandue, et paradoxalement, la moins questionnĂ©e. On a dĂ©clarĂ© les droits de lâhomme, le droit des peuples lâautodĂ©termination. Puis les femmes se sont battues pour leurs droits Ă©galement. Il est temps de nous pencher dĂ©sormais sur le droit des enfants, de faire en sorte que la DĂ©claration des droits de lâenfant atteigne ses objectifs par une rĂ©elle Ă©volution des consciences permettant avant tout dâidentifier clairement toutes formes de domination.
Si nous parvenons Ă nous reprĂ©senter aisĂ©ment les violences physiques et les sĂ©vices sexuels sur les enfants, contre lesquels lâĂtat ne se mobilise pourtant pas, nous sommes en revanche aveugles Ă la violence produite par lâĂ©cole. La souffrance dâun grand nombre dâenfants est inaudible pour nous, leurs paroles sont niĂ©es, leurs rĂ©els besoins enterrĂ©s sous des concepts rĂ©publicains qui ont du mal Ă se renouveler, qui ne suivent pas le cours de lâhistoire et des innovations dâordre pĂ©dagogique, social ou politique. PrĂ©tendre que lâĂ©cole arrache les enfants au travail et Ă leur exploitation par des crapules, en leur inculquant des bases afin dâen faire des citoyens est une affirmation qui sâadresse Ă un autre temps ! Et si nous ne pouvons que souhaiter la fin de leur esclavagisme partout dans le monde, nous ne leur souhaitons ni notre sociĂ©tĂ© de consommation, ni notre Ă©cole.
Il est communĂ©ment admis de contraindre les enfants et de dĂ©cider Ă leur place : aprĂšs tout, « câest pour leur bien ». Le modĂšle scolaire nâaide en rien Ă faire progresser ce concept si cher Ă lâoccident quâest lâĂ©mancipation, câest mĂȘme tout le contraire ! LâĂ©cole en 2020 est un anachronisme. Les outils pĂ©dagogiques Ă disposition, les technologies de communication, les initiatives de la sociĂ©tĂ© civile se multiplient pour faciliter lâaccĂšs, pour tout un chacun, Ă une formation adaptĂ©e Ă ses propres contraintes. Au mĂȘme titre que le travail obligatoire, lâidĂ©e dâĂ©cole obligatoire fait office de vestige dâun vieux monde autoritariste. Quelle est donc cette idĂ©e quâil relĂšverait de lâĂtat de contraindre les enfants Ă acquĂ©rir des savoirs identiques pour tous afin de devenir des citoyens responsables, Ă la fois libres et intĂ©grĂ©s dans la sociĂ©tĂ© au sein de laquelle ils naissent ?
Les enfants non-scolarisĂ©s sont en rĂ©alitĂ© ceux qui intĂšgrent le plus tĂŽt la sociĂ©tĂ© dans son fonctionnement. Ils ne vivent pas enfermĂ©s entre les quatre murs dâune Ă©cole qui sont, du reste, lâhorizon quotidien et unique des Ă©lĂšves, isolĂ©s dâabsolument tout ce qui fait le monde, ne goĂ»tant Ă celui-ci quâau travers dâun tableau noir ou blanc, au travers dâabstractions, de schĂ©mas inutilement simplifiĂ©s, ou Ă travers la parole dâune ridicule poignĂ©e dâenseignants qui ne sont, somme toute, que des points de vue subjectifs, des visions influencĂ©es par le ministĂšre dĂ©diĂ© Ă lâĂ©ducation. MĂȘme bourrĂ©s de bonnes intentions et avec un amour rĂ©el pour la transmission, ils sont limitĂ©s et contrĂŽlĂ©s par lâadministration dâĂtat. Quand les enfants grandissent hors Ă©cole, ils ont bien plus conscience de la rĂ©alitĂ© de leur environnement, ils sont entourĂ©s dâautres enfants et adultes de tous Ăąges, Ă nâimporte quel moment de la journĂ©e, cĂŽtoyant leurs rĂ©flexions et tĂ©moin de leurs activitĂ©s. Ils ont le choix de participer ou de sâisoler, dâĂȘtre en lien de bien des façons, de partager des dĂ©couvertes et expĂ©rimentations de maniĂšre organisĂ©e ou spontanĂ©ment. Ils sont au plus proche de la rĂ©alitĂ©. Dire le contraire nâest quâun mensonge digne des propagandes les plus manipulatoires et obscurantistes. Il suffit pour sâen convaincre de simplement Ă©couter les tĂ©moignages des premiers intĂ©ressĂ©s et de leurs parents. Si des familles musulmanes font le choix de lâinstruction en famille, câest avec tout autant de soin que les familles non musulmanes. Ce choix marginal est jusquâici lĂ©gal et de toute Ă©vidence issu dâune profonde rĂ©flexion, fait en conscience par chacune des familles, dans lâintĂ©rĂȘt supĂ©rieur de lâenfant. Les dĂ©rives y sont certainement moins nombreuses que celles qui existent partout ailleurs dans notre systĂšme complĂštement dĂ©naturĂ©.