« Hier ist kein Warum » (Ici il nây pas de pourquoi) - Les mots sont importants (lmsi.net)
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Un article remarquable, paru dans La Vie le 30 octobre 2020, revient sur la teneur sidĂ©rante des Ă©changes qui ont eu lieu, Ă lâinitiative de la FĂ©dĂ©ration des centres sociaux, entre les lycĂ©ennes et lycĂ©ens et la secrĂ©taire dâĂtat chargĂ©e de la #Jeunesse et de lâEngagement. Sic. Mais de quel « engagement » ? Celui qui fait avancer tĂȘte baissĂ©e, Ă lâaveugle, et foncer dans le tas sans jamais se poser la question du pourquoi et du comment dudit engagement ? Si lâidĂ©e nous vient, Ă entendre les diatribes rĂ©pĂ©tĂ©es de la reprĂ©sentante politique qualifiant le lycĂ©e dâ « espace sacrĂ© », de « sanctuaire » ou de « lieu vibrant hors du temps et de lâespace », de suggĂ©rer de remplacer lâintitulĂ© « et de lâEngagement » par cet autre « et de la Foi », on sâabstiendra de cette #injustice, tant il existe de croyantes et de croyants qui, Ă lâopposĂ© de nos clercs « nĂ©o-laĂŻcistes », ne cessent dâinterroger, de questionner, y compris leur foi et leur rapport Ă celle-ci. Cet Ă©vĂ©nement dont il existe des extraits accablants nous rappelle les propos tenus en 2015 par la ministre de lâĂducation nationale, de lâEnseignement supĂ©rieur et de la Recherche : Najate Vallaud-Belkacem avait Ă©noncĂ©, au sujet des « questionnements » des Ă©lĂšves, quâils Ă©taient tout simplement « insupportables ». Nous republions un article de NoĂ«lle Cazenave-Liberman consacrĂ© Ă cet Ă©pisode de 2015, afin de revenir aux sources de ce tournant dogmatique, autoritaire et thĂ©ocratique de la RĂ©publique française. Un tournant de plus en plus gravement, pathĂ©tiquement et brutalement anti-jeunes â car il faut prendre la mesure du fossĂ© dâincomprĂ©hension, de mĂ©pris, et mĂȘme de haine que creusent actuellement des dirigeants incapables dâaffronter la contradiction, lâobjection argumentĂ©e, ou le refus dâobtempĂ©rer quand une ministre a pour seule rĂ©ponse une injonction Ă chanter en choeur La Marseillaise... Des dirigeants qui, face Ă la vanitĂ© de leurs effets dâ#autoritĂ©, en viennent Ă la menace, diligentent une inspection contre les centres sociaux, coupables de nâavoir pas su museler comme il faut son bĂ©tail, et font savoir publiquement que « le sujet de la ministre câest de savoir comment les dĂ©bats ont Ă©tĂ© encadrĂ©s pendant quatre jours pour que des jeunes se sentent assez Ă lâaise pour dire que les lois de la RĂ©publique sont islamophobes devant une ministre ». Parce quâun pays dont la secrĂ©taire dâĂtat Ă la jeunesse sâinquiĂšte lorsque ladite jeunesse est « Ă lâaise » pour sâexprimer, cela quand par ailleurs la libertĂ© dâexpression est cĂ©lĂ©brĂ©e partout comme une invention française, une spĂ©cialitĂ© française, un trĂ©sor national, est un pays mal parti, il nous a paru utile de sonner lâalarme, et de republier ce texte salutaire.