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  • Le jazz, Adorno et Benjamin

    Appréciée ou pas, il est aujourd’hui difficile de nier que le jazz a été une des musiques les plus créatrices du XXème siècle. Cet article voudrait attirer l’attention sur ce paradoxe qui veut qu’un phénomène culturel majeur, bien que marginal, ait subi les foudres d’un philosophe engagé dans une critique acerbe de la culture de masse. Certes Adorno – il s’agit bien du philosophe allemand de l’Ecole de Francfort – n’est pas le seul à exprimer une aversion pour ce langage musical : par exemple, Pierre Boulez, compositeur et chef d’orchestre ira jusqu’à considérer le jazz comme « une musique de bar » et l’improvisation qui le caractérise comme « une sorte d’onanisme en public ». Mais Adorno tranche avec les autres détracteurs par sa hauteur de vue. Il est sans aucun doute le seul philosophe d’envergure à avoir pris au sérieux le jazz, même si souvent de façon rigide et injuste. Également musicien et chef d’orchestre, sa critique combine une dimension musicologique avec l’étude de la dynamique de l’industrie culturelle. Ce dernier thème alimentera un échange avec Walter Benjamin concernant la reproductibilité de l’œuvre d’art qui se révèle utile dans l’appréhension de la singularité du jazz.

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    #musique #jazz #philosophie