Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • L’invention du « transboy »
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/28/linvention-du-transboy

    Ce qui suit est notre traduction d’un extrait du tout nouvel ouvrage d’Heather Brunskell-Evans, Transgender Body Politics, publié par Spinifex Press .

    La croyance selon laquelle il existe, au contraire, une identité transgenre ancrée « dans le corps » imprègne désormais de multiples aspects de notre culture : elle est propagée par des émissions de vulgarisation dans les médias, des programmes pédagogiques à l’école, des conseils donnés aux parents par le ministère britannique de la Santé (National Health Service) et spécifiquement par le Service de développement de l’identité de genre (GIDS). Collectivement, ces éléments constituent la toile de fond de la vie quotidienne des enfants et se combinent pour leur imposer un ensemble définitif de « vérités ». Ces « vérités » reproduisent les stéréotypes de genre qui confirment aux enfants différents qu’ils doivent être transsexuels, que la réaffectation médicale résoudra tout malaise aigu et que sans « thérapie » hormonale, ils risquent de s’automutiler et probablement de se suicider.

    Le mépris postmoderne de la réalité biologique du sexe dimorphe et le langage du « sexe assigné à la naissance » amène la jeune fille à chercher de la cohérence dans le fantasme irréalisable qu’elle pourra changer de sexe. En fait, l’administration de fortes doses d’hormones de l’autre sexe (comme la testostérone) la privera de sa capacité future à devenir mère, éprouver du plaisir sexuel sans douleur, se libérer d’une dépendance à vie aux autorités sanitaires et aux risques inconnus à long terme de médicaments non autorisés. De plus, elle ne deviendra jamais un homme et n’aura jamais les organes génitaux de l’autre sexe. La modification chirurgicale d’un corps féminin pour façonner un pénis ne peut pas créer un organe fonctionnel et sensible. Les hormones sexuelles exogènes ne feront que créer l’apparence de caractéristiques sexuelles différentes de celles que son corps produirait en l’absence d’intervention.

    Traduction : #tradfem
    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2020/11/23/inventing-the-transboy