Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • La protection des hommes dans les refuges pour femmes, par A.
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/28/la-protection-des-hommes-dans-les-refuges-pour-femmes

    Je travaille à temps partiel depuis 2016 dans un refuge pour femmes sans-abri de l’État du Maine aux USA. Le refuge a été conçu à l’origine comme une alternative au plus grand refuge mixte de notre ville, où de nombreuses femmes avaient trop peur de rester. Peur des viols et des agressions qui y étaient commis et de la facilité avec laquelle les maris, copains et maquereaux violents qu’elles avaient fuis pouvaient les retrouver, les femmes choisissaient plutôt de dormir dans la rue. C’est ainsi qu’un refuge distinct réservé aux femmes a été créé, afin d’offrir aux femmes vulnérables un refuge plus sûr contre la violence masculine. (...)
    Au refuge pour femmes où je travaille, une décision politique a été prise, bien que cette politique soit tacite, et je doute que mes superviseurs ou collègues admettent son existence si on leur met la pression à ce sujet. Néanmoins, afin de se conformer aux caprices de l’idéologie du moment, d’être de bonnes féministes progressistes qui ne font pas de vagues, d’être attentionnées et sensibles, politiquement averties, c’est maintenant la politique du refuge d’accorder la priorité à la protection des illusions des hommes, même si cela signifie que nous ne pouvons plus protéger les femmes. Les femmes sont, après tout, bien habituées à faire des sacrifices pour le confort et les sentiments des hommes. Partout, tout le temps, les hommes passent en premier. Il serait donc insensé de s’attendre à ce que la situation soit différente dans un refuge pour femmes. En tant que femmes dans un monde d’hommes, nous devrions au moins savoir ceci : il n’y a de sécurité nulle part.

    Pas pour nous.

    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2020/09/13/protecting-men-at-the-womens-shelter

    Traduction : #TRADFEM