Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • À chaque Fête du travail, j’étais une enfant du Téléthon - Les Dévalideuses
    http://lesdevalideuses.org/blog/traductions/a-chaque-fete-du-travail-jetais-une-enfant-du-telethon

    Je continuerai à payer le prix fort pour les dégâts causés par Jerry jusqu’à la fin de ma vie. Pendant 50 ans, il a contribué à façonner une culture toxique qui opprime les personnes handicapées à coups de pitié, de mésestimation, d’invisibilité, de silenciation, d’exploitation, d’objectivation, d’infantilisation…. Le validisme n’a pas commencé avec Jerry Lewis. Mais avec toutes ces années sous les projecteurs, il avait l’occasion de faire reculer et de lutter contre le validisme. Il ne l’a pas fait. Au lieu de cela, il a fait du validisme une vache à lait qui a été traite pour ce qu’elle valait. Et je dois évoluer dans cette culture tous les jours.

    Je paie cher cette culture validiste chaque fois que des inconnus me regardent avec insistance ou se sentent autorisés à me poser des questions personnelles. Je paie cher quand les gens me disent en face qu’ils préféraient mourir plutôt que de vivre dans ma situation. Je paie cher quand les gens ont peur de prononcer le mot « handicap », comme si c’était trop horrible pour en parler. Je paie cher quand on s’adresse à moi comme à un enfant. Je paie cher quand personne ne s’attend à ce que j’aie un emploi ou une carrière. Je paie cher quand les gens entrent dans ma classe et ne savent pas qui est le professeur. Je paie cher quand on doute de ma capacité à me faire respecter par mes élèves. Je paie cher lorsque l’accessibilité est traitée comme un acte de bonté, et non comme un droit. Je paie cher lorsque mon droit de mourir est défendu avec plus de force que mon droit de vivre. Je paie cher quand les sièges du public sont accessibles, mais que la scène ne l’est pas. Je paie cher quand les hommes célibataires sont gentils avec moi pour impressionner une jolie fille, mais ne me voient pas comme une jolie fille qu’on peut vouloir impressionner. Je paie cher quand on me dit à quel point je suis une leçon de vie juste pour être sortie de chez moi. Je paie cher quand les gens se pressent de parler à ma place sans s’arrêter pour m’écouter.

    Je ne suis pas la seule. Les 82,5 % de la population handicapée actuellement au chômage en paient aussi le prix, tant d’entre eux veulent travailler. Les personnes handicapées qui souffrent de dépression et à qui on propose l’euthanasie au lieu de recevoir des conseils, des stabilisateurs d’humeur, des options de vie indépendante, etc. en paient aussi le prix. Les enfants handicapés qui sont assassinés par leurs parents en paient aussi le prix. Les personnes âgées qui ont honte d’utiliser une aide à la mobilité et qui donc restent chez elles et sont isolées du reste du monde en paient aussi le prix. Si Medicaid[3] disparaît, nous en paierons tous le prix. Même hantés par cette seule menace, nous en payons le prix.