• La Chine voit loin avec son télescope géant - Monde - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/monde/la-chine-voit-loin-avec-son-telescope-geant-15-12-2020-12674182.php


    Le radiotélescope Fast, le plus grand du monde (500 mètres de diamètre !), est le symbole de l’arrivée de la Chine parmi les leaders mondiaux de la recherche.
    (Photo AFP)

    Niché au sein des verdoyantes montagnes de Pingtang, dans la province du Guizhou (sud-ouest), cette parabole géante vaste comme 30 terrains de football ouvrira en 2021 ses puissantes capacités de mesure aux astronomes étrangers, conformément à la pratique internationale pour ce type d’engin. « Il y aura probablement beaucoup de demandes » avec l’ouverture aux étrangers, indique Sun Jinghai, un des responsables de l’ingénierie du site

    Un comité discutera de l’intérêt scientifique de chaque projet et décidera « s’il doit être validé », précise Wang Qiming, chef du centre des opérations et du développement du Fast. « Les scientifiques étrangers pourront venir sur le site ou bien soumettre leurs demandes de mesures à distance. Dans ce cas, des ingénieurs du Fast les effectueront pour eux et leur transmettront les résultats ».


    Le Fast, depuis le ciel, seul moyen de se rendre compte de ses dimensions.
    Photo AFP

    Un grand rattrapage
    John Dickey, professeur de physique à l’université de Tasmanie (Australie), s’enthousiasme pour ce nouvel outil.

    « J’ai vu les résultats obtenus par le Fast jusqu’à présent. Ils sont excellents ». « J’aimerais beaucoup l’utiliser », affirme-il.

    Cet astronome a suivi avec intérêt l’évolution du géant asiatique ces dernières décennies.

    « La Chine est évidemment aujourd’hui un centre mondial de la recherche scientifique, au même niveau que l’Amérique du Nord ou l’Europe de l’Ouest », juge-t-il. « Les chercheurs y sont aussi avant-gardistes, créatifs et bien organisés que dans n’importe quel pays avancé ».

    Par manque de moyens, la Chine était pendant longtemps sous-développée en matière de sciences. Elle s’est lancée depuis 20 ans dans un grand rattrapage, pour moins dépendre des technologies étrangères.

    Depuis, le pays a édifié le plus grand réseau TGV du monde (plus de 35 000 kilomètres), finalisé son système de géolocalisation Beidou (concurrent du GPS américain) et est en train de ramener sur Terre des échantillons lunaires.

    20 minutes pour en faire le tour
    Pleinement opérationnel depuis janvier, le Fast est devenu encore plus précieux depuis l’effondrement début décembre du deuxième radiotélescope du monde par la taille, celui d’Arecibo (305 mètres), infrastructure américaine installée à Porto Rico.

    « Cet événement est extrêmement regrettable », déclare Wang Qiming. « Je suis allé à Arecibo. On s’est beaucoup inspiré de sa structure, qu’on a petit à petit améliorée pour construire notre télescope ».

    Si grand qu’il faut quelque 20 minutes pour en faire le tour, le Fast, jusqu’à trois fois plus sensible que la défunte installation américaine, a été construit entre 2011 et 2016.

    Pour éviter que les ondes dégagées par les humains et leurs appareils (smartphones, voitures, ampoules, ordinateurs) ne perturbent les mesures, le site est entouré d’une zone de « silence radio » d’un rayon de cinq kilomètres.

    À quoi sert le Fast ? Principalement à capter les signaux radio émis par les corps célestes, notamment les pulsars (des étoiles mortes tournant sur elles-mêmes). Ces ondes permettent entre autres de reconstituer une image des objets observés. Et les données récoltées aident les astronomes à mieux comprendre les origines de l’univers.

    Autre objectif du site : « Détecter d’éventuelles civilisations extra-terrestres », ajoute Wang Qiming.

    Dans la version papier de l’article, aucune mention d’Arecibo si ce n’est en passant dans la légende de la photo…

    • Dans l’article cité, il est fait mention de TGV, mais rien à voir avec le train français, même si Alstom est passé par là.

      Un peu de WP, et j’apprends un nouveau mot #prévarication

      L’ancien titulaire du ministère des Chemins de fer, Liu Zhijun, l’artisan du programme CRH, a été condamné à mort pour prévarication en juillet 2013.

      et quelques infos sur le passage d’un train chinois via un tunnel de 200km sous le détroit de Béring …

      Wang Mengshu, un expert ferroviaire réputé de l’Académie d’ingénierie chinoise, a déclaré le 9 mai 2014 au Beijing Times que Pékin entend se lancer dans la construction de la plus importante ligne ferroviaire au monde, d’une longueur record de 13 000 kilomètres, 3 000 de plus que le Transsibérien. Le projet, baptisé « China-Russia plus America », consiste à relier le nord-est de la Chine à l’Amérique du Nord, en deux jours grâce à un train roulant à une vitesse moyenne de 350 km/h, en traversant la Sibérie, l’Alaska, le Canada et enfin les États-Unis, le détroit de Béring étant franchi via un tunnel de 200 kilomètres, quatre fois plus long que le tunnel sous la Manche. Selon le China Daily, la technologie est déjà au point et "sera mise en œuvre sur le tunnel reliant la province du Fujian à Taïwan". Mais Pékin n’a jamais obtenu le feu vert du gouvernement de Taïwan pour construire cette liaison sous-marine.