Pierre Coutil

de celles et ceux qui marchent avec… (enfin qu’essayent).

  • Eric Debarbieux : L’oppression viriliste et la violence scolaire
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/06/01062018Article636634382892805737.aspx

    Cherchant à constituer une bibliographie sur la sanction scolaire et le genre, je tombe sur plusieurs articles de presse avec de la titraille sur le thème « les garçons aussi sont victimes de violences sexistes ».

    En fait, la réalité est plus têtue que les inter-titres qui la déforme... le patriarcat en herbe opprime les filles... et les garçons qui refuse la norme viriliste.

    Mais avec ce rapport et cette enquête, Eric Debarbieux part aux sources de la violence scolaire qu’il situe dans l’idéologie machiste. Les violences sont sexistes et relèvent d ece qu’il appelle « l’oppression viriliste ». C’est une certaine représentation de la normalité qui est à l’oeuvre dans les écoles et qui fait des garçons des oppresseurs des filles mais aussi d’autres garçons jugés décalés par rapport à la norme. Ce qu’on reproche aux bons élèves c’est qu’ils se comportent scolairement comme les filles.

    #éducation #sexisme #patriarcat

    • Oui, et cela va (allait) plus loin. À l’école, parmi les pairs, la violence machiste qui fait payer l’écart à la norme viriliste s’exerce y compris sur les garçons pas spécialement en butte à l’homophobie, ou pas spécialement appliqués comme élèves, et dont certains peuvent incarner pour partie ce qui est décrit dans l’article comme une posture d’homme, celle de « l’emmerdeur de service ». Même si à lire ce résumé, je me dis qu’avoir occupé au collège un rôle d’emmerdeur de service, surtout par la prise de parole (une déviance, mais encore trop « scolaire » ?), a sans doute pu - tout compte fait - limiter les dégâts.

      Ajout. Il ne suffit pas d’incarner peu ou prou le stéréotype masculin de la « grande gueule » en devenir. Aimer lire, la compagnie des filles avec lesquelles il n’y a pas cette compétition des petits mecs, parler (ça c’est déjà un manquement) de son ressenti, s’habiller minoritaire, tout est bon pour susciter des rappels à la conformation, être mis à l’amende.

      J’ai vu avec une petite fille dont je me suis occupé que dès la maternelle l’imposition de ces rôles peut être violente : la fille populaire que A. voulait fréquenter, dont elle cherchait la reconnaissance, lui disait « tu es moche, tu portes jamais de robe » et montrait chaque seconde qu’il faut « aimer les princesses » plutôt que de courir ou grimper aux arbres. C’était des injonctions et une disqualification quotidiennes. Fallait ensuite bricoler pour contribuer à détraumatiser. Elle a continuer à faire l’acrobate, le « garçon manqué ». En aimant (un peu, pour partager avec les copines) les princesses.

      #école #masculinité #machisme