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Fil d’actualités Covid19-Migration-santé (veronique.petit@ird.fr) relié à CEPED-MIGRINTER-IC MIGRATIONS.

  • « Chroniques de géo’virale » : penser le monde avec le Covid-19
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/22/chroniques-de-geo-virale-penser-le-monde-avec-le-covid-19_6064175_3232.html

    Il a suffi d’un battement d’écailles d’un pangolin à Wuhan pour provoquer une pandémie planétaire et pour que, quelques semaines plus tard, le monde soit à l’arrêt. Fasciné par la « cinétique », la rapidité à laquelle le virus s’est propagé sur la planète, Michel Lussault s’est lancé lors du confinement printanier dans la diffusion d’une série de chroniques vidéo, dites de « géo’virale », pour essayer de comprendre cette crise inédite. Le recueil de ces chroniques, qui vient de paraître, aurait pu être sous-titré : « Penser le monde avec le virus ». Car ce SARS-coV-2 est un « extraordinaire révélateur » de la puissance de l’urbanisation planétaire… et aussi de ses faiblesses, de ses vulnérabilités.Le virus se propage par le biais de l’intense mobilité de biens et de personnes, clé de voûte du monde urbanisé. Celui-ci est tellement « interrelié » qu’un micro-événement peut provoquer la paralysie de tout le système. Trafic aérien, parcs d’attractions, zones touristiques, stades, grands centres commerciaux… qui pouvait imaginer que tous ces « emblèmes de la mondialisation triomphante » se retrouvent à l’arrêt simultanément ?
    Pour autant – et fort heureusement – ce monde urbanisé n’est pas homogène. Chaque maillon de ce réseau planétaire a ses spécificités. Sinon, comment expliquer que d’un pays à un autre, d’une région à une autre, d’une ville à une autre, voire d’un îlot à un autre, les conditions de la contagion et l’impact de l’épidémie ne soient pas les mêmes ? L’épidémie est loin d’être insensible aux inégalités sociales. La situation prépandémique du système de soin, tout comme l’état de préparation des pouvoirs publics et de la société sont aussi des facteurs décisifs.
    Michel Lussault apporte ici des nuances au rôle que peut jouer la configuration géographique. La densité urbaine est une condition favorable à la diffusion somme toute relative, observe-t-il. Priment sur la densité les « interactions de proximité physique entre personnes » : « Un espace peu peuplé et peu dense, mais où les habitants sont en contact quotidien étroit, sera un terrain de jeu idéal pour le virus tout autant sinon plus qu’un espace dense où il y a peu de contacts entre les habitants. » « Le coronavirus prospère là où l’interaction humaine est intense », insiste-t-il. Ce qui explique d’ailleurs que le confinement et les mesures de distanciations sociales « remettent en question immédiatement l’urbanité »,
    Au sortir de cette pandémie, certains seront tentés par un repli sur leur citadelle domestique. Mais Michel Lussault veut croire que beaucoup chercheront à retrouver des relations sociales. Considérant cette pandémie comme un « fait anthropocène total » – le bouleversement des écosystèmes lié à l’urbanisme n’en est-il pas à l’origine ? – le géographe interpelle : et si finalement, cette crise était une opportunité pour lancer une réflexion sur la façon dont nous pouvons organiser nos villes différemment ? Etre plus attentifs à ce qui nous protège et nous permet de mieux vivre, collectivement ?

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