Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • JE SUIS UN VIEUX CON… ET J’ASSUME !

    Ca ne surprendra pas celles et ceux qui me connaissent,… les autres n’en ont rien à foutre et, d’un certain point de vue, ils/elles ont raison.
    Ce constat s’impose à moi après des années de militance, d’engagements, de luttes pour et contre, de soutiens, de manifestations, de pétitions, d’occupations, de réunions publiques… pour des causes dont je m’interroge aujourd’hui « à quoi ça a servi ? ». Je finis par me demander si le monde que je vois est le même que celui de la plupart de mes contemporains. Comme ils persistent et signent dans leurs attitudes, leurs croyances, leur confiance dans les autorités, j’en conclus que, peut-être, ma vue baisse et que mon intellect faiblit. Bref,… je deviens un vieux con ! ! !
    Des preuves ?
    je n’ai aucune confiance dans le discours des politiciens, je ne crois pas en leurs promesses,… je ne vote plus depuis longtemps ;
    je ne crois pas en une quelconque réforme du système économique et politique dominant ;
    je méprise l’électeur qui, par devoir (sic) va voter et se plaint chaque fois du résultat de l’élection ;
    je ne crois pas en la ridicule expression : « soyons optimistes, ils trouveront bien une solution » (au chômage, à la faim, à la pauvreté, au réchauffement climatique, au nucléaire, aux pesticides,…) ;
    j’abhorre l’expression « pas de vague » pour signifier qu’il faut tout accepter par crainte de la répression ;
    j’en ai marre des mous qui préfèrent subir que de réfléchir et de se battre ;
    je suis persuadé que la Police n’est pas faite pour assurer la sécurité publique, mais au contraire pour garantir l’ordre dans un système d’exploitation et de corruption ;
    je suis convaincu que tous les discours politiciens sur l’intérêt public, ne sont que de la poudre aux yeux pour endormir le citoyen-usager et en faire un consommateur-client ;
    j’ai la certitude que les décisions prises par des gouvernements « démocratiques », n’ont rien à voir avec l’intérêt du plus grand nombre, mais prises dans l’intérêt d’une minorité ;
    je ne crois pas au dialogue social qui est une escroquerie inventée par les possédants pour faire croire que tout est négociable alors que l’essentiel en est exclu ;
    je ne fais plus confiance aux syndicats de salariés qui, tout en critiquant le système, en ont parfaitement intégré le fonctionnement et ne sont même plus en capacité de défendre les conquêtes sociales du passé ;
    je vomis le sport-spectacle, pourri par le fric, et reproduisant les jeux du cirque, pour amuser le bon peuple ;
    je déplore que les rares hommes/femmes qui crient des vérités évidentes sur le système capitaliste, la mondialisation financière, soient inaudibles alors qu’un parti néofasciste, de haine et de division, a de plus en plus pignon sur rue ;
    je méprise les gouvernements faux-culs, marchands d’armes qui prêchent la paix et font la guerre ;
    je méprise les soit disant écologistes qui ont fait de la défense de la planète un moyen de faire une carrière politique ;
    je nomme par la nationalité de leurs ancêtres les répugnants personnages (des noms ?), fils/filles d’immigrés qui refusent à celles et ceux qui fuient la misère et les guerres ce que la France a accordé à leurs parents ;
    j’ai l’intime conviction d’avoir perdu mon temps à expliquer, durant un demi siècle, dans les cours, les conférences ; les colloques, les stages, les manifestations, des livres, des articles, des dessins…les mécanismes du système qui nous conduit à notre perte ;
    je ne supporte plus de faire une conférence devant une centaine de personnes sur un sujet social essentiel, pendant que, dans la même ville, au même moment, des milliers de « bons citoyens »(sic) se pâment devant les émissions poubelles d’une télévision débile et mercantile ;
    j’ai acquis la conviction que le temps de l’espèce humaine est compté dans la mesure où elle est incapable de dépasser le stade de l’intérêt individuel et de vivre en harmonie avec elle-même et avec la Nature quelle finit de détruire ;
    je fais le constat que tous les combats menés et les valeurs défendues par certains de nos prédécesseurs, et qui étaient justes, sont devenus vains ;
    je suis convaincu que, sur l’essentiel, on est incapable de tirer des leçons de l’Histoire ;
    je culpabilise au regard du monde merdique que nous laissons aux générations futures ;
    je reconnais absolument qu’elles auront un jour raison de nous mépriser pour notre inconscience et notre lâcheté.
    D’un monde, dans lequel je pensais que l’être humain pouvait construire une société juste et viable, je me retrouve dans un monde pourrissant qui s’enfonce dans les égoïsmes et les inégalités. Un monde dans lequel j’ai de moins en moins envie de faire. Un monde dans lequel on n’apprend fondamentalement rien,… ou pas grand-chose. Un monde où la guerre mondiale est évitée non par conscience morale, mais par terreur de l’anéantissement général. Un monde que nous avons saccagé et une Nature que nous ne méritons pas.
    Je me demande finalement si, devant les prétentions grotesques, les ambitions ridicules, les honneurs dérisoires, les faux semblants officiels, les discours démagogiques de crapules, souvent élues, les lâchetés, les fanatismes,… devant ce monde mortifère qui s’enfonce inexorablement dans le néant, la seule question qui vaille et à laquelle nous puissions sans erreur répondre n’est pas :
    « Que restera-t-il de nous quand il n’y aura plus rien ? »

    14 juillet 2017
    Patrick MIGNARD