• Artsakh, la fin d’une guerre. En attendant la prochaine ? – Areion24.news
    https://www.areion24.news/2021/01/25/artsakh-la-fin-dune-guerre-en-attendant-la-prochaine%e2%80%89

    Au-delà des analyses que nous avions publiées dans DSI no 150, que retenir de cette guerre ? Du point de vue politique, si la rivalité entre la Turquie et la Russie a trouvé dans le Caucase un nouveau terrain d’expression, la Russie s’est positionnée particulièrement durant et après le conflit. Alors qu’elle disposait de deux bases en Arménie et alors que des frappes azerbaïdjanaises ont visé des positions en Arménie – détruisant notamment une batterie SA‑10 et un lanceur Scud – elle s’est abstenue de toute intervention. Moscou s’est ensuite profilé comme le garant du cessez-­le-feu, mais sans interprétation maximaliste de son rôle : des heurts violents ont lieu après la cessation des hostilités sans que la Russie intervienne. Comparativement, des appareils turcs ont été basés en Azerbaïdjan durant le conflit. S’ils ont sans doute dissuadé toute intervention russe, ils permettent aussi à Ankara de se positionner sur l’après-conflit. Le Parlement turc a ainsi autorisé le déploiement de troupes conjointement avec la Russie pour l’observation du cessez-le-feu pour une durée d’un an, à charge de la présidence turque de préciser le volume des forces.
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    Un autre enseignement, plus spécifiquement opératif, renvoie à l’importance de la planification comme facteur de rentabilisation de l’innovation. Les #munitions_rôdeuses n’ont été efficaces que dès lors qu’elles ont servi de « bélier », créant des effets de brèche dans les dispositifs antiaériens et antichars arméniens/artsakhiotes, sur les lignes de contact comme dans la grande profondeur. Il en a été de même pour l’usage de l’artillerie, qui a souvent permis d’exploiter les percées avant les avancées des forces blindées/mécanisées. Dans les deux cas, le phasage des actions s’est avéré pertinent et a démontré une vraie réflexion sur l’articulation entre centres de gravité et vulnérabilités critiques, en amont d’un processus de ciblage. Du reste, c’est également valable, dans une moindre mesure, pour l’Arménie, qui a été capable d’utiliser son artillerie pour des frappes contre des sites pétroliers azerbaïdjanais – au moins un pipeline. In fine, le potentiel azerbaïdjanais a été préservé – les pertes de l’aviation portaient sur de vieux An‑2 dronisés pour activer les défenses aériennes arméniennes et ensuite les traiter – tandis que l’arménien a été considérablement réduit. Le dispositif de défense artsakhiote a largement été entamé par les conquêtes territoriales.