• En Inde, le gouvernement choisit la force pour répondre à la colère des agriculteurs
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/29/le-gouvernement-indien-choisit-la-fermete-pour-repondre-a-la-colere-des-agri


    Un Nihang, ou guerrier Sikh, brandit une épée devant un policier pendant les manifestations des agriculteurs à New Delhi, en Inde, le 26 janvier 2021.
    Altaf Qadri / AP

    Les négociations sont rompues, et des enquêtes sont lancées contre les leaders paysans, qui refusent une réforme qui libéraliserait la vente de produits agricoles.

    Les autorités indiennes tentent de reprendre le dessus sur les paysans qui assiègent New Delhi depuis plus de deux mois pour demander le retrait de trois lois qui réforment les conditions de vente des produits agricoles. Au lendemain des violences survenues dans la capitale indienne le 26 janvier, le jour de fête nationale (Republic Day), faisant un mort et quatre cents blessés, le gouvernement a opté pour une ligne dure.

    Les discussions avec les syndicats sont rompues. Une série de plaintes ont été lancées par la police contre les principaux responsables du mouvement paysan, mais aussi contre des personnalités de l’opposition, comme Shashi Tharoor, député du Congrès et écrivain de renom, ou contre des journalistes accusés d’avoir posté sur les réseaux sociaux des messages d’incitation à la violence lors de la manifestation du 26 janvier. Trente-sept dirigeants syndicaux sont visés par ces enquêtes préliminaires mentionnant des accusations de « tentative de meurtre » et « d’émeute et de conspiration criminelle ». La police de Delhi soupçonne « un plan préconçu et bien coordonné » pour rompre l’accord conclu entre la police et les syndicats d’agriculteurs sur le déroulement et le parcours de la manifestation.

    Enfin, d’importants dispositifs policiers et paramilitaires ont été déployés autour des différents camps, Singhu, Tikri, Ghazipur. L’atmosphère dans la capitale est délétère.