CQFD

Mensuel de critique et d’expérimentations sociales

  • Copwatch ordinaire par Gilles Lucas
    http://cqfd-journal.org/Copwatch-ordinaire

    S’il arrive que des policiers filment des quidams, il n’est pas rare qu’ils ne supportent pas la réciprocité. L’argument fallacieux du « droit à l’image » peut se transformer, sous divers prétextes imaginaires, en garde à vue. À moins qu’à l’occasion d’un procès, les choses ne soient, d’une manière éphémère, remise à l’endroit…

    « C’est quoi, ton origine ? », hurle un des policiers dans les oreilles d’un jeune qu’il vient de plaquer contre le mur. Ils sont une dizaine de flics, en ce 17 mars 2012, à proximité de la gare Saint-Charles, autour de ces deux jeunes hommes qui se font palper sans ménagement.

    Parmi les passants observant à distance la situation, Michel Dantois, venu à Marseille pour participer au Forum alternatif de l’eau, sort son appareil photo et commence à déclencher. Réaction immédiate des fonctionnaires : « Arrêtez tout de suite ! » Mais le photographe de continuer. « Je savais que j’avais le droit de filmer l’action de policiers dans l’espace public », explique-t-il, sans être en mesure, sur le moment, d’énoncer précisément la saisine 2005-29 de la feue Commission nationale de déontologie de la sécurité qui rappelait « aux forces d’intervention […] qu’elles doivent considérer comme normale l’attention que des citoyens ou des groupes de citoyens peuvent porter à leur mode d’action ».