martin dufresne

traducteur proféministe et humoriste irrévérent au Québec

  • REBECCA MOTT :

    J’écris en tant qu’abolitionniste et en tant que femme ayant quitté la prostitution il y a près de 20 ans.

    De nombreux obstacles ont été dressés sur mon chemin et sur celui de mes soeurs et frères qui ont quitté la prostitution. Le principal de ces obstacle est le silence constamment imposé à nos multiples voix.

    L’imposition du silence est un acte politique, ce n’est pas le fruit du hasard ou d’un manque de compréhension.

    Ce bâillonnement vient principalement du lobby de la prostitution (qualifié de ”travail du sexe”) et des promoteurs du commerce du sexe.

    Mais malheureusement, il est aussi utilisé comme tactique par la gauche, par certaines féministes, par de grands groupes abolitionnistes.

    Nous devons prendre conscience de ce bâillonnement, ne pas fermer constamment les yeux à son sujet ou décider qu’il n’est pas fait délibérément.

    Il est facile de voir le lobby du travail du sexe et les promoteurs du commerce du sexe.

    Nous savons qu’ils veulent ou doivent détruire la voix de quiconque s’exprime contre le commerce du sexe.

    Pour paraphraser une idée d’Andrea Dworkin

    – Nous (femmes prostituées/sorties de l’industrie) n’étions pas censées être en vie ou survivre au commerce du sexe. Aucune femme ne devait en échapper. Nous devrions être mortes – par maladie, par meurtre ou par suicide. Ou si nous parvenions à survivre, nous devions être si mentalement ou physiquement détruites que nous ne puissions pas nous exprimer.

    En d’autres termes, en tant que marchandises sexuelles sous-humaines, nous sommes jetables.

    Le fait que nous avons survécu et appris à nous épanouir est notre revanche sur toute la haine et la violence que les prostitueurs et le commerce du sexe nous ont infligée. (...)

    https://tradfem.wordpress.com/2021/01/31/sur-le-silence-impose-aux-femmes-sorties-comme-moi-de-la-prostitu