marielle 🐢

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Italie année zéro : un pays télécommandé par Bruxelles
    https://blogs.mediapart.fr/marco-cesario/blog/030221/italie-annee-zero-un-pays-telecommande-par-bruxelles

    La manœuvre de l’insignifiant parti de Matteo Renzi (Italia dei Valori, qui pèse 2%) fait tomber le gouvernement en place et ramène les technocrates bruxellois au cœur du pouvoir politique italien. Après l’interrègne de Mario Monti (pour l’après Berlusconi), commence celui de Mario Draghi, ancien directeur de la BCE.

    Comme dans l’ère post-Berlusconi, l’Italie redevient le pays où la volonté du peuple ne compte absolument rien. La manoeuvre du lobbyiste Matteo Renzi réussit. Élu avec les voix du Parti démocrate, en raison de l’absence de la contrainte du mandat qui existe en Italie et sur fond de conflits avec la majorité au povoir, il fond un petit parti qui ne compte pas plus de 2 % et ne franchirait pas le seuil pour entrer au Parlement italien. Mais malheureusement le minuscule Italia dei Valori n’a même pas besoin de franchir ce seuil car il se trouve déjà au sein du Parlement italien. Avec ce stratagème de ’cellule dormante’, Matteo Renzi menace d’abord de faire tomber le gouvernement, puis passe à l’acte et retire ses ministres, forçant le gouvernement à remettre le mandat entre les mains du Président de la République Sergio Mattarella. Que fait le Président de la République italienne ? Au lieu de convoquer de nouvelles élections, il indique à Mario Draghi, ancien directeur de la BCE, de former un gouvernement « technique ». Le moment est grave et solennel et une pandémie est en cours. Il n’y a pas de temps à perdre. Le programme de Bruxelles doit être mis en œuvre à tout prix. Ainsi, un gouvernement qui est l’expression d’une majorité parlementaire issue d’élections démocratiques est brusquement écarté et un gouvernement « de haut niveau » et « pro-européen » dirigé par l’ancien directeur de la BCE est rapidement mis en place, dont le seul but est de ne pas faire rater à l’Italie le train des 200 milliards du Recovery Fund. Une manœuvre qui balaie en fait le consensus démocratique et le libre exercice des élections et qui nous ramène au point zéro d’une Italie télécommandée par Bruxelles (de triste mémoire post-berlusconienne). Maintenant, les bureaucrates bruxellois vont pouvoir mettre des gants pour éliminer ce petit semblant d’exercice du pouvoir politique qui reste dans la peninsule pour mettre en œuvre le programme « européen ». Un air de déjà-vu. La technocratie gagne, les banquiers et les bureaucrates gagnent. Mais la démocratie et les citoyens italiens eux s’enfoncent.