je prĂ©fĂšre une enquĂȘte « subjective » Ă la scientificitĂ© bidon des sondages (qui pose quelles questions ?), et je suis pas un fan des « chiffres ». mais si le prĂ©supposĂ© câest quâil y a les fascisants de « face Ă lâinceste » et de lâautre cĂŽtĂ© je ne sais quels « gauchistes » qui se contrefichent du vĂ©cu des agressĂ©.e.s et abusĂ©.e.s, quây faire...
Notre enquĂȘte montre que 4,6 % des femmes ont Ă©tĂ© victimes de violences sexuelles â viols et agressions sexuelles â de la part de la famille ou de lâentourage proche avant 18 ans. Chez les hommes, câest un peu moins de 1 %. La moitiĂ© de ces violences ont commencĂ© avant 9 ou 10 ans. Elles commencent extrĂȘmement tĂŽt, sachant que, contrairement Ă dâautres formes de violences sexuelles, il sâagit bien souvent de violences rĂ©pĂ©tĂ©es en raison des effets de proximitĂ© et de domination durable du cadre familial.
Un sondage Ipsos commandĂ© par lâassociation de victimes Face Ă lâinceste fait Ă©tat, de son cĂŽtĂ©, de « 10 % des Françaises et des Français qui affirment avoir subi lâinceste ». Comment expliquer cette diffĂ©rence⯠?
Sans dĂ©nigrer ce sondage â qui nâa pas un objectif scientifique, Ă©mane dâune association qui milite lĂ©gitimement pour une meilleure prise en compte des violences sexuelles incestueuses, et dont le but est de faire rĂ©agir lâopinion -, il faut prĂ©ciser quâil sâagit dâun questionnaire adressĂ© via Internet, sur un Ă©chantillon dâun millier de personnes. Notre enquĂȘte, elle, a eu lieu en 2015 mais, vu la masse de donnĂ©es Ă traiter, il nous a fallu beaucoup de temps pour valider nos rĂ©sultats. Plus de 27 000 femmes et hommes ont Ă©tĂ© interrogĂ©s par nos soins par tĂ©lĂ©phone, en moyenne durant une heure, en analysant les dĂ©tails des violences subies pour mieux les comprendre et les dĂ©finir.
[...] Sur le plan mĂ©thodologique, le sondage Ipsos liste aussi un certain nombre de situations qui ne rentrent pas dans les qualifications juridiques des viols ou des agressions sexuelles. Il y a, par exemple, une question sur le fait dâavoir Ă©tĂ© exposĂ© Ă des conversations ou des confidences sur la vie sexuelle dâun adulte ou dâun membre de la famille, ce qui peut ĂȘtre extrĂȘmement problĂ©matique mais nâa pas tout Ă fait le mĂȘme sens selon les situations â par exemple si on parle ce sujet avec des cousins plus ĂągĂ©s, lorsquâon a 16 ou 17 ans.
Le sondage Ă©tait aussi prĂ©sentĂ© comme un sondage portant sur la question de lâinceste, ce qui peut potentiellement conduire certaines personnes concernĂ©es Ă y rĂ©pondre plus facilement que dâautres. Ou, au contraire, cela peut avoir lâeffet inverse : certaines personnes concernĂ©es peuvent avoir envie de ne pas y rĂ©pondre. Il y a en tout cas un biais de sĂ©lection en termes dâĂ©chantillon.