• Culture en pleine air VS Numérisation
      Minéralisation du monde & grande dépression

      Ca fait plusieurs semaines que je me demande pourquoi les expos ne se passent pas en pleine air et que je réfléchis à en faire une... Je réfléchis encore car c’est tout de même une dépense et dans mon quartier les collages sont rapidement arrachés ou taggés par des messages « gentrification » du coup je reste chez moi dessiner.

    • Mais oui, à minima pour le pestacle vivant (musique, danse, théâtre, cirque), ça fait des mois qu’on devrait pouvoir voir et écouter des choses dehors dès qu’il ne pleut pas, et tant qu’on est pas collé les un⋅es aux autres… (cf la rave party qui n’a rien occasionné du tout, dans un grand hangar ouvert, alors encore plus si c’est vraiment totalement dehors)

    • Nous sommes bien d’accord, mais ce que rapporte Ruffin est éclairant. Vachelot pense qu’un programme pour la prochaine présidentielle sur la numérisation serait une bonne chose. Ce qui veut dire qu’elle ne fera rien, que son interet ira aux GAFAM et à Netflix et seulement pour des promesses electorales qui n’engagent que celleux qui y croient... Bref on est pas sorti des ronces et si on en réchappe illes nous jetterons dans les barbelés.

    • Oui c’est ce que j’ai compris aussi, et j’en suis fort dépité et énervé, car je disais depuis un mois que là ça y est, je commence à péter un plomb pour de vrai. J’ai tenu longtemps en pouvant rester bloqué, et encore ya eu des ouvertures en été, mais là j’en peux plus.

      Car moi qui passe ma journée devant l’ordi sans voir personne même sans covid, je sors normalement très très souvent en concert, que ce soit vraies salles ou juste trucs locaux dans des bars, pour voir des musicien⋅nes en vivant, qui donnent de la joie à d’autres gens, et aussi voir des expos, de la danse, du cirque, etc.

      Donc là ça fait un an (moins l’été) que je suis tout seul chaque journée et qu’ensuite je vois que 3 personnes, les proches, fils, copine, coloc… Pas comme les gens qui voient quand même du monde au travail, qui sociabilisent. Donc ça y est, c’est vraiment dur là… fuck le numérique et les lives youtube, j’en n’ai rien à foutre. L’autre jour je disais à quelqu’un que la prochaine fois où je pourrais voir des gens chanter et jouer des instruments en live devant moi, avec d’autres gens heureux autour que je ne connais pas du tout, je vais pleurer je pense, et c’est pas une image.

    • Arf @arno ca a l’air tellement insoluble tout ca avec la bande de cannibals qui nous gouvernent en plus c’est l’insolubilité au cube.
      @rastapopoulos je connais ca, je travaille seul aussi et au premier déconfinement, une pote et venu me voire et me parlait en face et j’arrivais pas à entendre ce qu’elle disait tellement j’étais en joie de voire une amie, j’en ai pleuré aussi ^^ je compatie c’est dur et meme pour les asociaux ou/et habitué·es de la solitude.

    • Je crois que le point intéressant dans ce qu’il dit au début, c’est l’absence de visibilité. Mais il développe ça trop peu, ou surtout mal (il parle de fin de l’été, ou alors une fois qu’on a vacciné les vieux, dans les deux cas c’est pas une solution).

      Parce que quand on parle d’alternatives ou de nouvelles façons de faire vivre la culture, un aspect qui bloque le champ des possibles, c’est justement le fait qu’on n’a même pas la visibilité à court terme.

      Meg quand tu parles d’exposition à l’extérieur, une raison pour laquelle l’investissement en temps est problématique, c’est notamment parce que tu ne sais pas si dans deux semaines on ne sera pas totalement reconfinés, ou si au contraire ils décideront de rouvrir les lieux de culture, rendant inutile cette « complication ». Quant aux institutions qui pourraient financer ces nouvelles formes d’événements, elles ne peuvent pas mettre des sous là-dedans, exactement pour les mêmes raisons.

      De mon côté je le vois avec la médiation culturelle : beaucoup de clients potentiels se demandent quoi faire. On commande des petites bidouilles pour faire du numérique pas cher en attendant, mais c’est beaucoup plus compliqué d’imaginer quelque chose d’un peu plus ambitieux et sérieux, parce qu’ils n’ont rigoureusement aucune idée de ce qu’on leur réserve dans un mois. Et derrière eux, on a aussi des collectivités locales qui prennent leur temps pour voter les budgets, parce qu’elles ne savent pas quelles seront leurs priorités cet été (elles pourront relancer le spectacle vivant, organiser des festivals, financer les expositions… ou plutôt être contraintes d’engager tous leurs budgets dans des mesures sociales d’urgence face à une explosion de la misère ?).

      Pour moi, c’est ça le blocage du moment : il n’y a aucune perspective à deux-trois semaines, et du coup tout le monde est coincé dans l’attentisme, parce que le moindre investissement (en temps et/ou en pognon) pourrait être totalement invalidé par la moindre décision gouvernementale, dont la caractéristique est d’être totalement imprévisible.

      On dirait « on confine strictement pendant quatre à six semaines, et ensuite on pourra rouvrir les lieux de culture », ben on pourrait faire quelque chose. Là, c’est merdique, ça montouille, ça baissouille, p’têt que ça va déraper grave, p’têt qu’ils vont reconfiner tout le pays dans le désordre le plus complet, ou alors il vont rouvrir les musées mais pas les bistrots, ou tout aussi bien l’inverse, ou plutôt les concerts en extérieur mais à condition de ne pas fumer d’herbe… M’enfin merde, qu’est-ce qu’on peut imaginer d’alternatif ou d’intelligent ou de solidaire ou d’auto-organisé, si on ne sait même pas si au mois de mars on sera en prison ou à la plage, ou encore bloqués dans cet entre-deux merdique métro-boulot-couvre-feu…

    • Merci d’avoir pointé tout ca @arno c’est tout à fait judicieux. J’ai lancé l’idée hier d’une expo en pleine air au musée de Nancy ou mon expo est incarcérée depuis novembre et il y a toutes les chances que ca ne soit pas possible pour les raisons que tu indique. ahhhh quelle frustration...

    • « exposition de rue » mobilisation artistique à Nantes
      https://www.nantes-revoltee.com/exposition-de-rue-mobilisation-artistique-a-nantes
      https://www.nantes-revoltee.com/wp-content/uploads/2021/02/FB_IMG_1613589026455.jpg

      Dimanche des collages et couleurs sont apparues dans les rues de la ville de Nantes.
      Il s’agit de l’événement baptisé « Pour l’amour de l’art », une initiative d’artistes qui se mobilisent pour rappeler leur existence et souhaitent alerter sur la précarité de leurs professions. Voici leur appel :

      « Depuis le 17 mars dernier, les artistes nantais.e.s sont passé.e.s de « moteurs culturels » et fierté de la ville de Nantes à « population non essentielle ». Nous voici mis au placard, cristallisés dans notre création. On nous fera signe au retour des beaux jours pour animer la ville. Depuis le 17 mars nous peinons à présenter notre travail. Nous voyons les événements qui nous font vivre être annulés, les lieux qui nous exposent fermés, nos collaborations reportées et le fruit d’années de travail se dégrader. Certain.e.s d’entre nous se trouvent en détresse professionnelle et sociale.Cette ville qui veut briller en France par son investissement culturel et social ne propose aucune solution à ces artistes qui font sa vitrine. Il est vrai que notre statut d’artiste-auteur a toujours été un peu bâtard et mal compris, mais il ne justifie en rien notre mise à l’écart, notre isolement et notre oubli. Aujourd’hui, nous devons rappeler à Nantes et aux nantais.e.s que nous sommes toujours là en le criant sur les murs de notre belle cité. C’est pourquoi nous vous invitons, street artistes, graphistes, plasticiens, illustrateurs, photographes… à faire descendre l’art dans la rue. Investissons tous ensemble les murs, affichages libres et palissades nantais lors d’une grande exposition de collage à ciel ouvert. Il est temps que l’on nous voit ! »

      La date d’ouverture de l’exposition à ciel ouvert fut celle du jour de la Saint Valentin, « une fête commerciale essentielle », et explique le nom de l’évènement « Pour l’amour de l’art ».

    • samedi dernier en milieu d’aprème, y avait une fanfare qui jouait en plein air devant chez Monop caserne de Bonne à Grenoble, avec du public.

      Y a deux-trois semaines, y avait prévu des spectacles de rue sporadiques - je crois plus ou moins avec l’aval de la ville - mais j’ai rien vu - et il faisait pas super beau.