• Les gamines à la dérive de Barbès
    https://justpaste.it/5fcqw

    Elles s’appellent Hana, Soraya ou Célia et font partie de ces dizaines d’adolescents – jeunes migrants isolés ou filles souvent mineures en rupture familiale – qui zonent depuis 2016 dans les rues de ce quartier parisien, survivant dans la violence et la débrouille sans rien attendre du lendemain.

    #mineur.es_isolé.es #migrant.es #harraga #naviguer

    • Lassée de répondre aux journalistes sur les « mineurs marocains » de la Goutte-d’Or qui « ne sont ni mineurs ni marocains » – de fait, la plupart des jeunes qui traînent là sont majeurs et algériens – Emmanuelle Oster, la commissaire divisionnaire du 18e arrondissement soupire en entendant le mot « traite » : « Aucun service de police parisien n’a jamais présenté de dossier de traite ou de réseau. Ça ne veut pas dire que ça n’existe pas, mais, policièrement, ça n’a aucune réalité. » Des filles, elle n’a pas grand-chose à dire. « Les filles venues zoner dans le secteur, c’est extrêmement marginal. Vous allez me parler des viols ? Il n’y en a pas : elles sont là parce qu’elles ont envie d’être là. »

      [...]

      Ce soir, les rues grouillent de monde au pied de la bibliothèque de la Goutte-d’Or, qui a fermé ses portes en novembre – communiqué laconique : « Le personnel n’était plus en mesure d’assurer dans de bonnes conditions l’accueil du public et se sentait lui-même en insécurité. » Devant les snacks et les boulangeries, des hommes, des hommes, des hommes et les fugueuses de l’ASE. On mange, on discute, on se croise : c’est la place du village de la Goutte-d’Or. Et on deale. Au milieu des « Marlboro, Marlboro, Marlboro ! » , un type propose à la criée « al-hamra, al-hamra ! » ( « La rouge, la rouge ! » ). On croit d’abord à une erreur, peut-être qu’il propose des Marlboro Red, mais, non, ce sont bien des cachets de #Rivotril qu’il vend à l’unité. Des garçons cachent des couteaux sous un muret. Quelques minutes plus tard, trois autres les récupèrent, les glissent dans leurs chaussettes. Des armes courantes dans le quartier, ce que la commissaire explique ainsi : « C’est très maghrébin, ça, les couteaux, et ça n’est pas raciste que de le dire. »