• J’ai cherché un dessus de lit, la grand-mère de la famille vient quelques jours et ça aiderait à ressembler un peu à chez elle en plus d’embourgeoiser ma maison.
    Et puis mes recherches ont fait remonter un nombre hallucinant de parures crochetées à la main et actuellement en vente pour presque rien. Je voudrais réparer le sentiment de honte et de tendresse qui m’a submergé devant un ouvrage si énorme auquel les femmes s’attelaient et que l’on a oublié au point de le vendre pour trois fois rien : crocheter des mètres et des mètres de coton pour décorer le lit conjugal. Ce travail intime était rarement apprécié à sa juste valeur, c’était l’ouvrage des femmes, peu digne de l’intérêt des artistes, un artisanat familial et privé, rien de plus.
    Je voudrais que ce montage des photos glanées vous raconte un peu plus de tout cela, vous permette comme à moi de décaler mon regard pour prendre conscience que c’est juste parfois magnifique, et en tout cas toujours empreint des doigts habiles de ses femmes enjointes à soigner l’intérieur de leur chambre comme une obligation sociale majeure sans qu’on leur ait reconnu un regard plus large que celui de l’intimité.

    #art_brut