Monolecte 😷🤬

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  • Penser la guerre : entretien avec Catherine Hass – ACTA
    https://acta.zone/penser-la-guerre-entretien-avec-catherine-hass

    Du côté de ce que j’appelle l’espace savant, il y a également, à cette période, une entente pour ne plus qualifier les théâtres militaires en termes de guerre ; c’est le moment où des expressions telles celles de « maintien de l’ordre international » ou d’ « opération de police impériale » se diffusent et se donnent comme les termes ad hoc pour qualifier le nouveau de la guerre post-guerre Froide. J’ai alors rassemblé dans le livre les thèses et dispositifs depuis lesquels la fin du nom de guerre se trouvait être argumentée par des auteurs aussi divers que Frédéric Gros, Bertrand Badie ou encore Michaël Hardt et Antonio Negri. Ce qui caractérise alors le « corpus de la déshérence », c’est que la guerre y est tout à fait déspécifiée, sans statut ; elle n’est plus qu’une occurrence structurelle de la mondialisation, une violence consubstantielle de l’ensemble des dérégulations à l’œuvre. Ce à quoi l’on assiste à cette époque, une époque qui selon moi a vécu, c’est à une vaste opération de requalification du lexique admis jusque-là de la guerre, de la politique et de l’État, trois termes alors inséparables ; la globalisation prend, en un sens, le relais de cette configuration puisqu’elle se présente comme le lieu de nouvelles théories générales, contemporaines de l’ère « post-moderne », « post-souveraine » ou encore « post-étatique » qui serait désormais la nôtre. Qu’ils la nomment « états de violence », « violences sociales internationales », « guerre comme ordre permanent » ou encore « militarisation de l’Empire », ce qui va caractériser ce corpus est le fait que le nom de guerre serait devenu sans portée ; le paradigme dominant qui s’y substitue est celui de violence.