Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • Blog Stéphane Bortzmeyer : Deux mots sur les NFT
    https://www.bortzmeyer.org/nft.html

    Un peu de technique avec Stéphane Bortzmeyer

    Je suis la mode, tout le monde parle des NFT donc je m’y mets aussi. Comment ça marche et ça sert à quoi ?

    L’idée de base s’inspire de l’humoriste Alphonse Allais. Un de ses personnages a déposé un brevet pour « enlever au caoutchouc cette élasticité qui le fait impropre à tant d’usages. Au besoin, il le rend fragile comme du verre. ». Les données numériques ont la propriété de pouvoir être copiées à un coût très bas, diffusées largement (grâce à l’Internet) et sans priver le détenteur originel de ces données. Les NFT visent à supprimer cette propriété et à faire des données numériques uniques et non copiables. Pourquoi donc, à part pour rendre hommage à Alphonse Allais ? Parce que cette rareté artificiellement créée permet de mettre en place un marché d’objets uniques, donc chers.

    L’idée est que cela permettra des ventes d’objets numériques, ce qui intéresse particulièrement le marché de l’art. Ainsi, il y a deux jours, une vente d’une œuvre d’art (ou plutôt d’un NFT) a rapporté des millions d’euros. Mais l’idée est relativement ancienne, les premiers NFT populaires ayant été les CryptoKitties.

    Mais comment peut-on transformer un fichier numérique en un truc unique et non copiable ? Je vous le dis tout de suite, on ne peut pas. C’est en fait le NFT dont on peut « prouver » le propriétaire, pas l’œuvre d’art elle-même. Descendons un peu dans la technique. Fondamentalement, un NFT (Non-Fungible Token) est un certificat numérique, rassemblant un condensat cryptographique de l’œuvre d’art et une signature par une place de marché. Ce certificat est ensuite placé sur une chaîne de blocs (en général Ethereum) où un contrat automatique permettra de gérer les transactions sur ce certificat, et donc de déterminer de manière fiable le propriétaire. Sur cette idée de base, on peut ajouter diverses améliorations, comme le versement automatique d’un pourcentage des ventes successives au créateur de l’œuvre.

    On le voit, le NFT est une idée simple mais qui ne garantit pas grand’chose : si la place de marché est sérieuse, et que le contrat automatique est correct, le NFT garantit uniquement :

    Que la place de marché a certifié l’œuvre d’art,
    Qu’il n’y a à un moment donné, qu’un seul propriétaire (la traçabilité est le point fort des chaînes de blocs).

    C’est tout. Les places de marché peuvent générer n’importe quel NFT (il faut leur faire une confiance aveugle), le fichier original peut toujours être copié. Le cours d’un NFT, comme celui de toute monnaie ou bien, dépend uniquement de la valeur qu’on lui accorde. Comme l’argent, le NFT est « une illusion partagée ».

    Pour les technicien·ne·s, fabriquons un NFT pour voir. Je prends une image de chat. Elle n’est pas de moi mais cela n’est pas un problème. Calculons un condensat cryptographique avec SHA-256 :

    #NFT #Blockchain #Arnaque #Idéologie_propriétaire