• Covid : 404 ..... 414 : CO2

    « Nous avons franchi le seuil mondial de 400 parties par million (ppm) en 2015. Et à peine quatre ans plus tard, nous avons franchi la barre des 410 ppm. Nos archives ne font mention d’aucune augmentation de la sorte », a déclaré Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM. « La dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années : la température était alors de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel, mais nous n’étions pas 7,7 milliards », a-t-il ajouté.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/160321/le-climat-face-au-risque-de-bascules-irreversibles

    • Dans ce contexte de forçage très puissant du système climatique, certains scientifiques s’inquiètent du franchissement de « points de bascule » (« tipping points » dans la littérature internationale) : certains phénomènes tels que la fonte de la calotte glaciaire arctique, du pergélisol (le sous-sol gelé) ou le ralentissement du Gulf Stream pourraient avoir des effets en cascade, systémiques et irréversibles.

      Mais à quelle échelle de temps ces bouleversements se produisent-ils ? Rendent-ils l’action humaine et les politiques climatiques impuissantes et inutiles ? Que faire socialement et politiquement de cette perspective de bascules irrémédiables ? C’est le sujet de cette conversation entre deux chercheurs qui consacrent leur travail au système climatique de la Terre : Xavier Capet, océanographe (Laboratoire d’océanographie et du climat – Expérimentations et approches numériques de l’Institut Pierre-Simon-Laplace), et Gilles Ramstein, paléo-climatologue, spécialiste en modélisation du climat et des cycles biogéochimiques (Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, CNRS, CEA et université de Versailles-Saint-Quentin).

      Depuis le début de l’ère industrielle, les températures à la surface du globe ont déjà augmenté de 1,1 °C. En signant l’accord de Paris sur le climat en 2015, les États se sont engagés à réduire les gaz à effet de serre afin de limiter la hausse des températures à 2 °C, et si possible à 1,5 °C. Ce dernier objectif semble aujourd’hui inatteignable compte tenu de l’insuffisance de la réduction des émissions de CO2. Les conséquences d’un tel réchauffement seraient catastrophiques : sécheresses, ouragans, hausse du niveau des océans. Dans ces conditions, d’ici 2050, 3,2 milliards de personnes pourraient vivre dans des territoires frappés par la sécheresse.