odilon

artiste aux mains pleines de doigts - visionscarto.net - Autrice de Bouts de bois (La Découverte)

  • Speak White de Michèle Lalonde - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=sCBCy8OXp7I

    Attention, frissons !

    L’expression a inspiré la poétesse québécoise Michèle Lalonde à écrire le poème engagé Speak white en octobre 1968. Le poème était censé être lu sur la scène de la Comédie canadienne par la comédienne Michelle Rossignol lors d’un spectacle intitulé Chansons et poèmes de la Résistance, mais ce fut Michèle Lalonde qui fit la lecture du poème. Le spectacle qui réunissait plusieurs artistes dont Robert Charlebois, Yvon Deschamps et Gaston Miron était organisé pour soutenir la cause de Pierre Vallières et de Charles Gagnon, qui venaient d’être emprisonnés pour leurs activités au sein du FLQ.

    À l’instar de Nègres blancs d’Amérique, Speak White met sur un pied d’égalité le racisme que subissent les personnes noires américaines et la colonisation à laquelle sont assujettis les peuples colonisés des empire coloniaux à la discrimination linguistique dont sont victimes les Franco-Québécois4,5. Ces deux textes faisaient partie de la tendance des intellectuels nationalistes de s’approprier la négritude et son vocable6. Mais comme l’expression speak white est utilisée par des anglophones à l’encontre des francophones depuis la fin du 19ème siècle, l’affirmation voulant que les nationalistes québécois s’approprient la négritude et son vocable durant les années 1960-1970 doit être largement tempérée, voire écartée, puisque ce vocable leur a historiquement été imposé. Il n’y a pas ici d’appropriation à proprement parler. L’expression speak white n’ayant pas été forgée par les intellectuels nationalistes, le parallèle entre la condition des francophones du Canada et celle des Afro-américains aux États-Unis découle donc avant tout de l’utilisation de cette expression par des anglophones. Loin de ne s’associer qu’au mouvement de libération afro-américain, le discours nationaliste québécois des années 70 s’inscrit dans un vocable anticolonialiste beaucoup plus large que la seule question de la négritude américaine, en se reconnaissant, par exemple, une parenté avec les luttes menées en Algérie et au Vietnam, tel que mentionné dans le poème de Michelle Lalonde. La proximité du Front de Libération du Québec avec les mouvements révolutionnaires ou anticoloniaux de Cuba, d’Amérique du Sud, de Palestine, d’Algérie, mais également avec les Blacks Panthers aux États-Unis, illustre combien le nationalisme québécois des années 1960-1970 se revendique d’un anti-impérialisme global, dont la négritude n’est qu’un des multiple visages.7

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Speak_white

    Entendu dans
    Canada, quand le français était une langue de résistance
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-lhistoire/la-langue-francaise-une-histoire-politique-44-canada-quand-le-francais

    #poésie évoquée ici https://seenthis.net/messages/635866#message636121