autre dithyrambe, où la culture du viol à la française sert la constitution du patrimoine...
Nabokov avec nous !
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Maurice Couturier se demande si Lolita, quoique écrit en anglais, ne devrait pas être admis « au panthéon de la littérature française ». Parce qu’il a été publié en France pour la première fois. Parce que c’est à Paris que Nabokov eut « le frisson d’inspiration initial ». C’est encore à Paris que Humbert Humbert découvre son irrésistible attirance pour les nymphettes. En Amérique, lorsque Lolita lui apparaît, elle lui rappelle Annabel, sa « petite amie de la Côte d’Azur », région de France que Nabokov fréquentait avec bonheur, le Sud ayant toujours été le terrain d’élection du collectionneur de papillons.
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Enfin, le narrateur et vil séducteur Humbert Humbert est un francophone. C’est pourquoi le texte de Lolita est truffé d’expressions et de mots français, choisis pour ajouter à la trouble sensualité de l’histoire. La France n’est-elle pas le pays des libertins ? Quant au prénom Lolita, il est devenu un nom féminin commun. Une lolita désigne une nymphette. Au pluriel, des lolitas, précise Le Petit Robert qui n’a pas froid aux yeux.