COVID-19 : les hôpitaux de Cisjordanie submergés tandis qu’Israël jette le surplus de vaccins
Par Akram Al-Waara – BETHLÉEM, Cisjordanie occupée | Vendredi 19 mars 202 | Middle East Eye édition française
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Lorsque Issa Saafi s’est précipité pour conduire sa mère malade à l’hôpital gouvernemental de Ramallah, l’un des principaux hôpitaux de Cisjordanie, jamais il n’aurait pensé vivre l’un de ses pires cauchemars.
Safiya Saafi (70 ans) a développé les symptômes du COVID-19 chez elle dans le camp de réfugiés de Jalazone à Ramallah. À l’époque, ses enfants ne s’inquiétaient pas plus que ça, elle semblait aller bien.
Mais le 10 mars, l’état de Safiya s’est subitement dégradé. Issa et ses frères l’ont amenée à l’hôpital en urgence. Ce qu’ils ont découvert, raconte Issa, l’a remué jusqu’aux entrailles.
« On est entré dans l’hôpital et ça ressemblait à une zone de guerre », rapporte-t-il à Middle East Eye. « Des gens dormaient sur des chaises et sur des matelas au sol. Bon nombre d’entre eux étaient reliés à des respirateurs et des bouteilles d’oxygène. »
« À notre arrivée, les infirmières ont pratiqué un test de dépistage du COVID-19 sur ma mère et celui-ci est revenu positif », relate Issa. « Mais lors de l’examen, les médecins ont dit qu’elle faisait un AVC et qu’il fallait l’admettre en urgence. »
Lorsque les infirmières ont orienté Issa et ses frères avec leur mère alitée à travers l’hôpital, elles ne les ont pas amenés dans l’unité COVID de l’hôpital, ni en soins intensifs ou dans une quelconque chambre.
« Elles nous ont conduits dans une arrière-salle, ça ressemblait à une pièce de stockage dotée d’une buanderie remplie de boîtes et de matériel », poursuit-il, précisant que la pièce en question était sale et semblait ne pas avoir été nettoyée depuis un moment.
« Elles ont alors fait entrer le lit dans cette pièce. J’étais totalement abasourdi. »
Issa a protesté auprès du personnel de l’hôpital qui lui a répondu : « On n’a nulle part ailleurs où la mettre, c’est le seul espace libre à disposition. » (...)