• Sauver Sheikh Jarrah : la campagne qui donne espoir aux réfugiés palestiniens à Jérusalem-Est | Middle East Eye édition française
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    Nabil al-Kurd, habitant de longue date de Karm al-Jaouni, se tient à côté d’un mur recouvert d’un graffiti affirmant « nous ne partirons pas » en arabe (MEE/Aseel Jundi)

    Par Aseel Jundi – SHEIKH JARRAH, Jérusalem occupée - Published date : Mardi 23 mars 2021

    À première vue, tout semble relativement normal à Karm al-Jaouni, dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem Est occupée. Mais la clameur des journalistes et des ONG qui s’y rassemblaient la semaine dernière raconte tout autre chose d’un quartier dans la tourmente.

    Le quartier de Sheikh Jarrah est habité par des réfugiés palestiniens, chassés de leurs villes et villages par des milices sionistes pendant la Nakba (« catastrophe ») en 1948. Mais Israël veut aujourd’hui peupler la zone de colons israéliens et les résidents palestiniens sont désormais, une fois de plus, confrontés au spectre de l’expulsion.

    Afin de tenter d’obtenir un soutien de la communauté internationale, des activistes viennent de lancer une campagne sur internet, #SaveSheikhJarrah, pour aider à sauver les habitants de Karm al-Jaouni d’une éviction forcée que beaucoup ont déjà connue.

    Pour Nabil al-Kurd, septuagénaire hiérosolymitain et habitant de Karm al-Jaouni, cette campagne est une lueur d’espoir qui pourrait l’aider à conserver sa maison et éviter de revivre l’expérience d’être chassé de son foyer comme ce fut le cas à Haïfa en 1948.

    « Nous voulons porter notre voix vers la Jordanie, l’Autorité palestinienne, l’ONU et les organisations de droit international car toutes ces parties sont impliquées dans notre problème, qui a certainement atteint le niveau de crime de guerre », déclare-t-il.

    En 1956, le gouvernement jordanien, avec l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a conclu un accord pour établir ces familles à Jérusalem en échange de leurs documents de réfugiés.

    Une trentaine de familles ont été choisies et des logements leur ont été procurés, construits par le gouvernement jordanien, pendant trois ans, après quoi la propriété des biens a été automatiquement transférée à leur nom. Ces contrats de location ont expiré en 1959 et les résidents sont devenus propriétaires de leurs biens.