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Fil d’actualités Covid19-Migration-santé (veronique.petit@ird.fr) relié à CEPED-MIGRINTER-IC MIGRATIONS.

  • En Corée du Nord, le Covid-19 pousse les diplomates étrangers à l’exode
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/06/en-coree-du-nord-le-covid-19-pousse-les-diplomates-etrangers-a-l-exode_60757

    Si la raison de l’annulation par la Corée du Nord de sa participation aux Jeux olympiques de Tokyo, annoncée mardi 6 avril, est bien le risque de contagion par le Covid-19, cette décision témoigne de la hantise du régime de voir se propager la pandémie sur son sol. Une hantise qui se traduit par des mesures draconiennes, conduisant les diplomates étrangers et les représentants des organisations humanitaires à déserter Pyongyang.
    Dans un message sur sa page Facebook, publié jeudi 1er avril, l’ambassade de Russie en République populaire démocratique de Corée (RPDC) révèle que la grande majorité des représentations diplomatiques dans la capitale nord-coréenne ont temporairement fermé.Seulement neuf ambassadeurs et quatre chargés d’affaires restent en poste. Les deux ambassades de Chine et de Russie, de loin les plus importantes en RPDC, ne sont pas exemptes du départ de leur personnel en raison des « restrictions sans précédent frappant la vie quotidienne ». « Un exode collectif qui risque de se poursuivre », ajoute l’auteur du message, qui illustre ses propos de photographies d’une douzaine d’ambassades fermées. Une rare critique directe de la RPDC par l’ambassade russe – dont il est difficile de penser qu’elle n’a pas l’aval de Moscou – et qui témoigne de la détérioration de la situation interne en RPDC.
    Contrôle accru sur la population

    Les ambassades d’Allemagne et du Royaume-Uni ainsi que le bureau de représentation français à Pyongyang avaient fermé temporairement dès mars 2020, peu après que la RPDC se soit claquemurée. Les gardes-frontières auraient reçu l’ordre de tirer à vue sur toute personne essayant d’entrer clandestinement en RPDC. Air Koryo, la compagnie aérienne nord-coréenne, qui a suspendu ses vols pour la Chine et pour Vladivostok (Russie), ne les a jamais repris.Le régime est hanté par le risque d’une contagion par le Covid-19 qui, en raison du délabrement du système sanitaire, décimerait la population. Pyongyang proclame n’avoir aucun cas de contamination, non sans susciter le scepticisme des experts. Du moins, s’il y a eu des cas, en particulier dans la région frontalière avec la Chine, la contagion semble contenue. Mais au prix d’un contrôle accru sur la population qui n’est pas sans rappeler la situation lors de la famine de la seconde partie des années 1990, estime Lina Yoon, chercheuse pour l’ONG Human Rights Watch.Selon le message de l’ambassade de Russie sur sa page Facebook, il ne reste que 290 étrangers à Pyongyang qui bravent la « détention corona ». Déjà compliquées en temps normal du fait de la restriction de mouvement en dehors d’un rayon d’une vingtaine de kilomètres autour de Pyongyang, les activités des ressortissants étrangers dans la capitale ont été encore réduites par les contrôles de sécurité sanitaire. Selon le message de l’ambassade de Russie sur Facebook, ils sont en outre confrontés à une « pénurie aiguë de denrées de première nécessité et des médicaments » en raison du quasi-arrêt des importations.
    En février, n’y tenant plus, des diplomates russes et leur famille ont effectué un périple de trente-deux heures en train pour rejoindre le port de Chongjin, dans le nord-est du pays, où se trouve un consulat russe, puis gagner l’étroite frontière avec leur pays, qu’ils ont franchie en poussant un chariot utilisé pour la réparation des rails, sur lequel avaient pris place épouses et enfants avec les bagages. Un trajet d’un kilomètre sur la voie ferrée traversant le fleuve Tumen qui sépare les deux pays.Les diplomates ne sont pas les seuls à avoir quitté la RPDC : c’est également le cas du personnel des missions onusiennes et des représentants des organisations humanitaires présentes à Pyongyang en raison, d’une part, des restrictions à leurs activités, qui affectent leurs capacités opérationnelles et, d’autre part, la crainte d’être bloqués en RPDC en cas de renforcement des mesures de fermeture du pays. Depuis mars, les organismes des Nations unies n’ont plus aucune équipe étrangère en RPDC.

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