salim sellami

La liberté d’expression n’a jamais été la l’expression de la liberté

  • ♦ Dessins et desseins – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2021/04/12/%e2%99%a6-dessins-et-desseins

    « Un petit croquis vaut mieux qu’un long discours » disait Socrate, de nos jours avec le sionisme ambiant on pourrait dire : « un petit dessin vaut mieux que la plus affûtée des guillotines… pour son auteur » !

    Avec cinq semaines de retard je commémore le 32e anniversaire de l’assassinat de Nagi Al-Ali dans les rues de Londres par le MOSSAD. Ce 25 août 1987 Nagi, caricaturiste particulièrement talentueux, est devenu ce jour-là le premier caricaturiste de l’histoire moderne assassiné pour des raisons purement politiques et de surcroît par un service secret d’état soit 26 ans avant l’attentat qualifié de « terroriste » de Charlie Hebdo !

    Ce retard me permet par la même occasion de commémorer un autre malheureux anniversaire : l’assassinat du petit garçon palestinien Mohammad Al-Dora alors qu’il était dans les bras protecteurs de son père, froidement visé par un sniper israélien à Jérusalem (https://www.facebook.com/groups/742067835884985/permalink/2853013368123744?sfns=mo). Le sniper sioniste ayant bien pris soin de viser le fils et non pas le père pour rendre son deuil encore plus amer, impossible à vivre, coup double pour l’assassin qui a l’image de l’Etat qu’il représente il n’est que vice enveloppé par une sauvagerie froide qui caractérise les êtres sans âmes, les corps sans cœur sinon celui d’un esprit défiguré par la haine !

    Nagi Al-Ali un héros pas comme les autres, un résistant au sens le plus noble du terme, et pourtant il n’a jamais porté une arme ni même tenu un discours politique ou révolutionnaire, il a juste dessiné, il a dessiné le petit garçon palestinien qui l’avait accompagné toute sa vie entre sa plume et le papier, entre son malheur et son destin, où il couchait la réalité de la Palestine kidnappée puis martyrisée par la sauvagerie du crime sioniste et, aussi et surtout, par l’indifférence intéressée de l’Occident accoucheur et donc protecteur d’Israël, son propre petit garçon, un bâtard sans foi ni loi, élevé par son adorateur occidental dans la violence, dans la haine et dans l’impunité !

    Et ce petit Al-Dora, héros malgré lui, comme tout palestinien il est né pour devenir un héros, une victime prédestinée des intérêts sans scrupules, des convoitises gratuites, des envieux inhumains, des élus par Dieu en somme !
    Ce père qui s’est exposé au franc-tireur pour protéger son garçon, ce père qui finalement ne s’est exposé qu’à la haine bestiale de ceux venus d’ailleurs, de très loin, pour dessiner son destin, pour défigurer son dessein, son dessein de père tout simplement !

    Je vous présente Handala, le petit garçon qui n’a jamais quitté son père de son vivant, c’est bien Nagi Al-Ali qui suivait son petit garçon comme son ombre pour qu’il puisse voir ce que Handala voyait, pour qu’il puisse ressentir ce que Handala ressentait, pour s’habiller des mêmes blessures, des mêmes sévices et aussi du même courage, un courage devenu fatalité pour chaque Palestinienne et chaque Palestinien.

    La filiation entre Nagi et Handala est évidente, elle est sellée par la douleur, les privations, le désespoir indéfiniment renaissant en espoir dans une spirale interminable et sous un ciel sombre, toujours sombre, éternellement sombre, le ciel d’une terre que d’autres croient qu’elle leur est promise tout en promettant eux-mêmes le pire à ses vrais propriétaires !
    Le ciel, paraît-il si juste, a promis aux victimes l’enfer et aux bourreaux le paradis terrestre, le croyez-vous ?

    Handala ne cherchait plus la lueur salvatrice ni une quelconque libération des chaînes de l’Histoire, l’Histoire cet ogre souvent injuste, inhumain, et barbare ! Il ne cherchait plus son destin, il ne cherchait plus que des réponses à une fatalité sordide, morbide, inhumaine… il ne cherchait plus qu’une simple réponse à une simple question : pourquoi nous ?

    Le père de Mohammad Al-dora a perdu son fils à cause de l’éternelle ignominie de ceux dépourvus de scrupules pour un sou, même des plus élémentaires, Handala quant à lui a perdu un père à cause de la lâcheté bestiale de certains êtres, mais combien de pères comme celui de Mohammad et combien de fils comme celui de Nagi survivront ?

    À chaque horizon obturé, même pour longtemps, se succèdent les petites lueurs qui finiront par dégager le plus sombre horizon, c’est cela la résistance faite de détermination, d’opiniâtreté et de détermination, le jour où #Handala, l’observateur survivant, mourra #Al_Dora ressuscitera ! Comme dit le dicton levantin, « on a beau dévier les rivières, elles finissent toujours par retrouver leurs lits naturels », il en est de même pour le cours de l’Histoire.

    par Hayan Sidaoui 

    Dessins et desseins | L’Occidentaliste (hayansidaoui.net)