• Harcèlement : les enquêtes à la Radio-Télévision suisse épargnent le journaliste Darius Rochebin
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/16/harcelement-les-enquetes-a-la-radio-television-suisse-epargnent-le-journalis

    Secoué par les révélations du quotidien « Le Temps » quant aux violences sexistes et sexuelles existant en son sein, le groupe audiovisuel public helvétique avait commandité plusieurs enquêtes externes. Des dysfonctionnements ont été mis en évidence.

    Darius Rochebin devrait retrouver dans les prochains jours l’antenne de LCI, qu’il avait rejointe à la fin de l’été 2020 pour y mener une interview quotidienne. Depuis qu’une longue enquête du quotidien Le Temps – parue le 31 octobre et faisant état de violences sexistes et sexuelles au sein de la Radio-Télévision suisse (RTS) – incriminait en partie celui qui en fut longtemps le présentateur vedette, le journaliste helvète s’était mis en retrait.

    Or, « aucun acte constitutif de harcèlement sexuel, de harcèlement psychologique ou d’atteinte à la personnalité dont M. Darius Rochebin serait l’auteur n’est établi », a démontré l’enquête menée par le cabinet d’avocates Troillet Meier Raetzo et mandatée par la RTS, qui en a fait l’annonce, vendredi 16 avril, dans la matinée.

    Pas de harcèlement, et pas d’« élément constitutif d’une infraction pénale » non plus, ont souligné les dirigeants du groupe audiovisuel public suisse au cours d’une visioconférence de presse destinée à rendre compte de l’ensemble des enquêtes confiées à des cabinets spécialisés après les révélations parues dans Le Temps. Six mois d’investigations qui s’annonçaient explosives, pour une conclusion annoncée dans un décor soviétique par les responsables de la chaîne, et qui blanchit presque entièrement ces derniers. Six mois d’attente impatiente pour Darius Rochebin et pour ses employeurs français, Fabien Namias et Thierry Thuillier, respectivement directeur général adjoint de LCI et directeur de l’information du groupe TF1, pour des conclusions conformes à celles qu’ils espéraient.
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    Au total, ce sont 230 employés du groupe RTS (sur 1 200) qui ont saisi l’occasion de faire entendre leurs plaintes et autres récriminations. A l’échelle de ce flot de « parole libérée », le résultat peut paraître modeste : l’un des collaborateurs incriminés a quitté l’entreprise, un autre a reçu une sanction formelle, et le chef du département de l’actualité, en congé depuis six mois, part de son plein gré. Aucun témoignage recueilli ne permet de conclure à des actes relevant de harcèlement sexuel ou psychologique, d’atteinte à la personnalité ou d’une quelconque infraction pénale, a ajouté la RTS.

    Au sommet de la hiérarchie, les responsables ne sont pas inquiétés. Le conseil d’administration de la Société suisse de radiodiffusion (SSR), l’organe faîtier de l’audiovisuel public helvétique, exprime sa pleine confiance envers son directeur général, Gilles Marchand (ex-directeur de la RTS au moment des faits), ainsi qu’envers Pascal Crittin, qui présente ses excuses aux personnes ayant eu à souffrir de certains actes commis au sein du groupe.