Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • La force de ses multinationales est-elle une chance pour la France ? - Telos
    https://www.telos-eu.com/fr/economie/la-force-de-ses-multinationales-est-elle-une-chanc.html


    La réponse est non  : ce sont juste des sangsues. Et c’est un machin libéral qui le dit  !

    La part de marché mondiale de la France pour l’exportation de biens est passée de 6,3 % en 1990 à 5,1% en 2000, et seulement 3,0 % en 2019, la balance commerciale française, solde entre les exportations et importations de biens, est déficitaire depuis 2004, et en 2019, ce déficit atteignait près de 59 milliards d’euros. Le trou du commerce extérieur s’est même aggravé en 2020, à 65,2 milliards d’euros. Enfin, depuis 1980, la part de l’industrie dans le PIB a reculé de 10 points, s’établissant à 13,4% en 2018. Comment expliquer ce paradoxe français, des multinationales très fortes et une économie en déclin ?

    La réponse tient en une phrase : les multinationales françaises sont les championnes européennes de la délocalisation. Elles réalisent la majeure partie de leur activité et de leurs profits hors de France. Nos multinationales ont beaucoup plus délocalisé que celles des autres pays européens à tous les niveaux. Ce choix stratégique de développer les investissements directs à l’étranger plutôt que d’investir sur le sol national et d’exporter, explique pour une large part le déficit commercial de la France.

    Ainsi, le rapport de France Stratégie sur Les politiques industrielles en France et en Europe révèle que l’emploi des filiales industrielles à l’étranger des groupes français correspond à 62% de l’emploi dans le secteur industriel en France, contre 52% au Royaume-Uni, 38% en Allemagne, 26% en Italie et 10% en Espagne. Si on considère seulement l’activité des groupes du CAC 40, 70% de leur chiffre d’affaires est localisé à l’étranger ainsi que les deux tiers de leurs effectifs. De plus, ce processus de délocalisation des multinationales françaises s’est fortement accentué dans la dernière décennie. Le stock d’investissements directs étrangers détenu par les groupes français représente près de 63% du PIB en 2019, alors qu’il était seulement de 25% en 2000.

    Les multinationales françaises sont ainsi de moins en moins sensibles à la conjoncture économique de la France. Malgré la crise du Covid, selon le baromètre des grandes entreprises françaises réalisé par Eurogroup Consulting fin novembre et début décembre 2020, 68% des grandes entreprises françaises interrogées se déclarent optimistes pour 2021. Elles prévoient une reprise forte de leurs activités hors de France, mais à l’inverse, la France constitue leur principale variable d’ajustement, avec une forte probabilité de réduction de l’emploi dans notre pays. Comment expliquer ces choix stratégiques ?

    Les dirigeants de ces « multinationales françaises » sont redevables devant leurs seuls actionnaires, comme le montre le cas récent de Sanofi. Or, dans le cas des « multinationales françaises », les investisseurs étrangers sont très présents. Selon l’étude annuelle 2019 de la Banque de France, sur les 36 sociétés du CAC 40 résidentes en France, les investisseurs étrangers détenaient en moyenne 42,2% du capital. Comme les autres multinationales, les multinationales du CAC 40 soignent leurs actionnaires. Elles leur ont versé 57,4 milliards d’euros en 2018, un montant qui a augmenté de 62% en dix ans. Ces « multinationales françaises » vont donc localiser leurs activités sur les marchés géographiques les plus profitables, sans accorder de priorité particulière à la France.

    Ce qui est alors tout à fait paradoxal, c’est alors l’intérêt du gouvernement français à mettre en avant son patriotisme économique pour « sauver ces multinationales françaises » d’un rachat par un groupe étranger, comme l’illustre de nombreux exemples, ou de leur éviter la faillite par des aides publiques massives.