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  • A propos du livre de Noiriel et Beaud : Race et sciences sociales – essai sur les usages publics d’une catégorie

    Il est légitime et nécessaire en effet de soumettre à la critique la perspective raciale en science sociale, d’en critiquer les usages , qu’ils soient exclusifs ou non. Y compris, et même surtout, dans les manières d’appréhender et de combattre les inégalités et les discriminations qui frappent les groupes victimes de racisme eux-mêmes (racisme pour faire simple, pris au sens générique très large). Ne serait-ce que parce qu’en effet comme le soulignent les auteurs, il faut se méfier des mécanismes d’assignation. Mais c’est nécessaire surtout parce les inégalités et les discriminations effectivement à l’œuvre empruntentinextricablement aux différentes dimensions de l’identité et de l’appartenance des individus. En réalité, pour une part essentielle, ces inégalités et discriminations sont produites et reproduites sous une forme largement intégrée et combinée. Dès lors, s’il va de soi que le racisme peut difficilement être appréhendé indépendamment des autres dimensions d’oppression, la réciproque est vraie : on ne peut faire l’économie ni du racisme, ni de la production politique et sociale de la « race » (ou des autres catégories de discrimination en raison de l’origine) dans la critique des oppressions et de l’exploitation et dans les combats pour l’émancipation. Bien entendu il est acquis dans ce cadre que la notion de race n’épuise pas à elle seule toutes les formes prises par la stigmatisation raciste et l’usage raciste et xénophobe des éléments qui composent l’identité des individus ou des groupes.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/04/21/a-propos-du-livre-de-noiriel-et-beaud-race-et-sciences-

    #politique