• Derrière les chiffres de l’inflation
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    Depuis la mise en place de l’euro, un écart persistant s’est installé entre inflation « perçue » par les ménages, et inflation « réelle » mesurée par l’INSEE. Au-delà des débats techniques sur les chiffres, mesurer l’inflation implique des choix méthodologiques lourds d’enjeux politiques et sociaux.

    #Économie
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    • Cette crise de confiance dans la mesure de l’indice des prix conduit les statisticiens et les économistes à tester, tout au long des années 2000, plusieurs hypothèses visant à expliquer ces écarts. Tous prennent le parti que c’est la perception des ménages qui est biaisée. Jamais ne sont interrogés l’indice et son appareillage théorique et pratique .

      Est exploré le rôle joué les inégalités sociales sur la perception de l’inflation. En effet, quand bien même l’essence du capitalisme a visé la dépersonnalisation des biens et la suppression de leur caractère idiosyncrasique (Scott, 1997 ; Jasanoff, 2004), la sociologie de la consommation montre que les consommateurs restent globalement socialement segmentés, qu’ils ont des modes de vie distincts, et que cela conduit à des modalités différenciées d’accès aux gammes de produits. La question des inégalités est donc explorée par l’Insee (Accardo et al. 2011), mais de manière assez superficielle. Certes, des « indices catégoriels » sont produits, mais en ajustant simplement l’indice des prix aux coefficients budgétaires des ménages selon leur niveau de revenu [5] alors que ne sont pas explorés les effets de gamme (c’est à dire le fait que les ménages pauvres ne consomment ni les mêmes voitures, ni les mêmes fruits et légumes, ni les mêmes ordinateurs que les ménages riches). Les résultats seront en conséquence assez décevants.