Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • #Louise_Armstrong : Émergence de l’enjeu de l’inceste
    https://tradfem.wordpress.com/2021/05/20/emergence-de-lenjeu-de-linceste

    Allocution livrée à New York en 1987, lors de la conférence-événement “The Sexual Liberals and the Attack on Feminism”, publiée sous ce titre par Dorchen Leidholdt and Janice G. Raymond. 1990.

    Quand, il y a 10 ans, nous avons commencé à parler de l’inceste, des sévices subis dans l’enfance de la part de nos pères et beaux-pères, des viols par nos frères aînés, nos demi-frères, nos oncles étranges, nos grands-pères – il y avait, dans toute cette douleur, parfois un certain humour.
    Et il y avait, même à travers l’angoisse, une disposition enthousiaste à l’exubérance, un espoir fantastique. Non seulement était-il stimulant d’accéder à une clairvoyance et à une clarté dans le chaos, mais à ce moment-là – à la fin des années 70 – il y avait ce sentiment d’autonomie grandissante, de possibilité de changement réel.
    Au cours des dix dernières années, les choses se sont incroyablement détériorées – pour les enfants victimes, aujourd’hui, et pour les femmes, leurs mères, qui tentent de protéger ces enfants. Ce l’est également pour les survivantes, qui découvrent maintenant que le contenu même de leur traumatisme, de leur avilissement, de leur violation en tant qu’enfants, dégénère en talk-shows d’ « experts » et de « professionnels » invités ; elles découvrent que leur courageuse prise de parole ne devient rien de plus qu’une nouveau créneau d’intrigue pour des séries dramatiques au long cours.
    Les gens me disent : « Oui mais, au moins, désormais on en parle… ».

    Oui. Mais notre intention n’était pas simplement d’entamer une longue conversation.

    Tiré de : The Sexual Liberals and the Attack on Feminism Directrices de publication : Dorchen Leidholdt et Janice G. Raymond. 1990
    Traduction : TRADFEM (tous droits réservés à l’autrice)