Tradfem

La collective TRADFEM est née en 2013 autour de plusieurs projets de traductions, en particulier le texte d’Andrea Dworkin « Je veux une trêve de 24 heures durant laquelle il n’y aura pas de viol ». Ce texte a été travaillé par un petit groupe de gens qui ont alors souhaité prolonger cette collaboration. Celle-ci s’est ensuite étendue avec l’arrivée de nouvelles personnes. Aujourd’hui (2016), la collective rassemble une dizaine de membres, qui ne sont pas nécessairement des professionnel.le.s de la traduction et qui s’y investissent selon leurs possibilités respectives. TRADFEM est mixte avec des personnes vivant en France, au Québec, en Espagne et en Allemagne.

  • #FRANCINE_SPORENDA : REHABILITATION DES HOMMES VIOLENTS : EFFICACE OU POUDRE AUX YEUX ?
    https://tradfem.wordpress.com/2021/05/28/rehabilitation-des-hommes-violents-efficace-ou-poudre-aux-yeux

    Le concept à partir duquel opère la justice réparatrice c’est que, lorsqu’une infraction est commise, ce n’est pas seulement la victime qui subit un dommage, c’est toute la communauté où a lieu cette infraction qui est affectée, et toutes les personnes qui en font partie. Un des exemples de cet axiome que donnent les partisan.es de la justice réparatrice, c’est le cas du viol : quand un viol se produit dans une communauté, c’est la sécurité de toutes les femmes de cette communauté qui est menacée.
    Dans cette approche, l’infraction ne concerne pas seulement l’Etat, la police et la justice, mais l’ensemble du groupe auquel appartiennent les personnes en cause, les relations interpersonnelles à l’intérieur de ce groupe, et celles de la victime et de l’agresseur. Dans la justice réparatrice, l’objectif est de réparer ces relations compromises : la communauté est fracturée et perturbée par ces infractions, son unité doit être restaurée, et la relation entre agresseur et victime doit également être amendée. De ce fait, la responsabilité de l’infraction n’appartient pas seulement au perpétrateur, elle est aussi collective ; par exemple, dans un cas de viol, on pourra intégrer la notion de culture du viol dans la prise en compte de l’agression. Dans cette approche, l’agresseur est, d’une certaine façon, victime de cette culture au même titre que l’agressée.
    On voit ce qui dérange les féministes dans la justice réparatrice : la protection de la victime, de son bien-être et de ses besoins, l’importance de sa reconstruction, la reconnaissance du tort grave, matériel et psychologique, qui lui a été causé, la profondeur et la persistance de son trauma ne sont plus le focus ; ce qui est mis en avant, c’est la réparation du tort causé à la communauté, la restauration de sa cohésion, et la réhabilitation de l’agresseur, de façon à ce qu’il puisse de nouveau en faire partie.

    Version originale : https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/05/23/rehabilitation-des-hommes-violents-efficace-ou-poudre