marielle 🐱

« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Monstrueuse fĂȘte de la musique
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    Une drĂŽle de fĂȘte de la musique cette annĂ©e, oĂč la fĂȘte fut encore volĂ©e par l’exĂ©cutif, avide de paix sociale et de cĂ©lĂ©brations Ă  coup de gaz lacrymogĂšne et de charges policiĂšres .

    Encore une nuit d’émeutes savamment orchestrĂ©es par les zĂ©lĂ©s prĂ©fets, qui n’avaient en tĂȘte que la protection de la jeunesse dĂ©bordante et non sa rĂ©pression systĂ©matique. Deux ans aprĂšs la mort de Steve Maia Caniço Ă  Nantes, suite Ă  une charge disproportionnĂ©e de la police, la violence se rĂ©pĂ©tait.

    Alors qu’Emmanuel Macron organisait une rave pour seniors dĂ©corĂ©s Ă  l’ÉlysĂ©e, relayant un message de confraternitĂ© sur son compte twitter « Ensemble », la jeunesse de France se faisait joyeusement pourchasser par les forces de l’ordre, en roue libre. 48 heures auparavant, un prĂ©fet avait saccagĂ© volontairement le matĂ©riel de sonorisation d’un teknival Ă  Redon,

    Le sadisme est assumĂ© dans le choix d’oublier ces Ă©vĂ©nements, tout comme dans le fait de refuser l’accĂšs du quai Ă  la famille de Steve Maia Caniço, tuĂ© par une charge de police un soir de fĂȘte de la musique Ă  Nantes en 2019.

    Comment un seul instant, ce prĂ©sident si hors-sol a-t-il pu penser, qu’empĂȘcher la jeunesse de sortir par la force, aprĂšs des mois de privations Ă©tait une solution viable ?

    Politiquement, Emmanuel Macron est mort.

    Politiquement, Emmanuel Macron est mort, séparé à jamais du pays par deux élections intermédiaires ou son parti virtuel a réuni moins de 4% des votants à chaque scrutin.

    Cinq ministres n’y suffirent pas, l’abstention n’y suffit pas non plus, le songe LREM est clos, dans la douleur et dans la violence, comme l’ouverture tragique de ce quinquennat sur la suite en ruine des manifestations contre la loi travail.

    L’agenda liberticide et anti-social du prĂ©sident des riches est mis Ă  mal par le rĂ©el, malgrĂ© les efforts redoublĂ©s de la presse et des mĂ©dias de cour, toujours prĂȘts Ă  assurer le narratif nĂ©cessaire pour la crĂ©ation d’une rĂ©alitĂ© alternative Ă  la gloire du prĂ©sident et de ses ouailles.

    Mais danser suffit-il pour lever la supercherie et montrer l’essence liberticide du projet portĂ© par Emmanuel Macron ? Non.

    Cigales, vous allez danser, chanter, mais n’oubliez jamais les fourmis qui vous regardent depuis Bruxelles ou Bercy, attendant l’heure pour vous demander tous les sacrifices au nom de la dette qui vous a sauvĂ©.

    AprĂšs la fĂȘte, les project X, soirĂ©es libertaires et impromptues contre l’atmosphĂšre morbide qui a empuanti le pays, il faudra faire bien plus que danser en nombre et chanter la Marseillaise sur une plage.

    Qui sera prĂȘt alors, au sein de cette jeunesse heureuse et soucieuse Ă  faire le pas politique ? Celui de voter, pour un programme libĂ©rateur, celui de contester politiquement la rĂ©pression et la censure morale ?

    Emmanuel Macron sait se faire discret, retranchĂ© en son palais. Il temporisera, le temps de nouvelles mises en scĂšnes ridicules, loin de Paris, jouant au bon roi auprĂšs de sujets bienveillants. Puis viendra le discours du 14 juillet, celui de la « refondation », oĂč, faussement grave, il annoncera les efforts Ă  consentir jusqu’au sacrifice pour sauver le pays, plonger dans l’abĂźme de la dette perpĂ©tuelle par sa politique calamiteuse.

    « Vous chantiez ? J’en suis fort aise. Eh bien dansez maintenant. »

    Nous dira-t-il en substance dans son discours officiel, singeant Luchini dans un dĂ©bordement d’autosatisfaction puĂ©rile.

    Et nous, que dirons nous ? Il nous faudra obĂ©ir, payer l’impĂŽt, subir la dette et assumer la charge d’ĂȘtre si lĂąches.

    Car oui, nous sommes collectivement lĂąches.

    LĂąches, de supporter ces oppositions politiques fantĂŽmes, qui continuent de jouer Ă  un jeu fait pour quelques nantis et inutile pour tous.

    Oui, nous sommes lùches, de ne pas stopper par la désobéissance générale cette marche forcée vers un régime de techno-surveillance autoritaire.

    Oui, nous sommes lùches, de laisser la démocratie défaillante aux mains des corrompus et des affairistes,

    Oui, nous sommes lùches de tous nos renoncements, des regards en fuite devant la maltraitance des manifestants ou des réfugiés, et par nos attentes perpétuelles.

    Oui, nous sommes lùches de laisser la jeunesse seule face à une gérontocratie mortifÚre toute puissante.

    Oui, nous sommes lñches de laisser l’algorithme s’emparer de l’avenir de nos enfants, pour le pire.

    Oui, nous sommes lùches de ne pas nous battre pour un autre monde, lassés que nous sommes par des discours et des promesses jamais tenues.

    Nous sommes lñches, mais rassurez-vous, celui, qui voulait qu’on vienne le chercher en juillet 2018, est encore plus lñche que nous.

    Alors, ensemble, dansons maintenant.

    Ce monde triste n’est pas le nître.