martin dufresne

traducteur proféministe et humoriste irrévérent au Québec

  • BARBARA KAY : "Comment sommes-nous passé.e.s du bon sens en matière de biologie à l’effacement des droits des femmes fondés sur le sexe ? Comme l’a dit Ernest Hemingway à propos de la façon dont il est arrivé à la faillite : « Graduellement, puis soudainement ». Le plan de ce « soudainement » a été rédigé à Yogyakarta, capitale de l’île de Java en Indonésie.

    "C’est à Yogyakarta, en 2006, qu’un groupe de transactivistes et de professionnels des droits de l’homme – dont une douzaine d’anciens rapporteurs spéciaux et membres de comités des Nations unies – s’est réuni pour rédiger un ensemble de 29 « principes » de l’idéologie transgenriste.

    "Bien qu’ils ne étaient pas juridiquement contraignants, ces « Principes de Jogjakarta » devaient, espéraient-ils, fournir un modèle philosophique aux décideurs politiques mondiaux pour toutes les questions relatives à l’ »identité sexuelle » (gender identity) et aux droits qu’ils voulaient voir en découler.

    "Le principe 3 a joué un rôle essentiel dans l’établissement du mème « Les femmes trans sont des femmes », qui s’est répandu comme un champignon nucléaire dans tout l’Occident, sa poussière radioactive s’infiltrant dans tous les recoins de nos institutions juridiques, sanitaires, sportives, pédagogiques et culturelles.

    "Ce principe 3 stipule que l’orientation sexuelle et l’identité sexuelle de chacun.e fait « partie intégrante de sa personnalité » et constitue un aspect fondamental de « l’autodétermination, de la dignité et de la liberté. » Par conséquent, ont affirmé les signataires, »nul ne peut être contraint.e de subir des procédures médicales, y compris une opération de réassignation sexuelle, une stérilisation ou une thérapie hormonale, comme condition à la reconnaissance légale de son sexe. »

    "En d’autres termes, la reconnaissance de l’identité sexuelle, aux plans social, culturel et juridique, doit dépendre uniquement d’une auto-identification. En outre, « nul ne doit être soumis.e à des pressions visant à dissimuler, supprimer ou nier son identité sexuelle » et « tous les documents d’identité délivrés par l’État qui indiquent le sexe ou genre d’une personne – y compris les certificats de naissance, les passeports, les dossiers électoraux et autres documents – [doivent] refléter l’identité sexuelle profonde autodéfinie de la personne ».

    "C’est ce principe 3 qui est à l’origine de la pression du monde pédagogique visant à soustraire les enfants à l’influence des parents dans le domaine de l’éducation sexuelle. C’est aussi lui qui est à l’origine du « droit » de l’haltérophile néo-zélandais biologiquement mâle Laurel Hubbard (photo) de supplanter une femme biologique aux Jeux de Tokyo. Il sous-tend aussi les nouveaux règlements qui obligent les propriétaires de spas à autoriser des hommes totalement intacts mais qui s’identifient à des femmes à partager un espace intime, nus, en présence de jeunes filles mineures ; idem pour le droit des prisonniers masculins qui disent s’identifier à des femmes, y compris les violeurs condamnés, de demander et parfois d’obtenir d’être transférés dans des prisons pour femmes, avec exactement les conséquences auxquelles on peut s’attendre.

    "Ce principe a également eu un effet sur la thérapie clinique et la médecine. Au Canada, on considère désormais comme une forme de « thérapie de conversion » le fait de traiter de manière holistique les très jeunes enfants qui présentent une dysphorie de genre. Il est maintenant interdit d’évaluer leurs assertions quant à leur sexe en tenant compte d’autres influences – plutôt que de simplement « affirmer » leur transition. Ce préjugé en conduit beaucoup à une vie entière de prise de médicaments non indiqués et de changements physiologiques irréversibles, ce qui témoigne de l’influence du principe 3. (...)
    https://tradfem.wordpress.com/2021/07/27/barbara-kay-a-propos-du-soudain-effacement-des-droits-des-femmes-