Manifestation anti-passe sanitaire : Le cabinet occurrence admet son impuissance !
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David Dufresne, qui se souvient de ses annĂ©es 1990 Ă LibĂ©ration : "Il y avait des journalistes qui savaient compter les manifestants, et qui les comptaient ! Câest une culture journalistique qui sâest perdue, jâai lâimpression. Maintenant, les journalistes attendent le chiffre officiel et celui des organisateurs, ce que je trouve un peu exaspĂ©rant. Vu le mouvement qui se crĂ©e, ne pas faire cet effort de compter, câest participer Ă cette espĂšce de « voix officielle » et nâest bon pour personne." Alors, il propose que les mĂ©dias recommencent Ă compter eux-mĂȘmes les manifestants dans toute la France, quitte Ă mutualiser leurs moyens sur place, et Ă recouper les dĂ©comptes locaux au niveau national â un peu Ă la maniĂšre du Nombre Jaune, finalement.
Mais les mĂ©dias ne sâĂ©taient-ils pas rĂ©unis en 2017 afin de connaĂźtre prĂ©cisĂ©ment et de maniĂšre indĂ©pendante lâaffluence aux manifestations parisiennes ? Cet Ă©tĂ©, les 70 mĂ©dias partenaires (tels que Mediapart ou Le Parisien) finançant ces dĂ©comptes ont bien sollicitĂ© le cabinet Occurrence, qui se charge de lâinstallation dâun systĂšme de captation et de mesure en un point du cortĂšge. Mais Occurrence a tenu compte des Ă©checs rĂ©pĂ©tĂ©s qui sâĂ©taient produits lors des manifestations parisiennes des Gilets jaunes, les cortĂšges sâĂ©tant scindĂ©s Ă plusieurs reprises ou nâĂ©tant que partiellement passĂ©s devant lâemplacement de mesure, faussant ses dĂ©comptes. "Quand câest un rassemblement statique, on nâa pas suffisamment testĂ© la technologie pour ĂȘtre sereins Ă 100 %. Et quand il y a plusieurs cortĂšges, le comptage devient trop difficile car on pourra compter un maximum de deux cortĂšges", dĂ©taille auprĂšs dâASI celui qui supervise les comptages dâOccurrence, Jocelyn Munoz.
Car le cabinet nâest pour lâinstant pas en mesure de sâimplanter dans autant dâendroits quâil y a de cortĂšges, faute de moyens et de salariĂ©s en plein Ă©tĂ©. "MĂ©diatiquement, ça donne un chiffre partiel, trop compliquĂ© Ă annoncer, expose Munoz. On a un petit peu laissĂ© tomber, on se rend bien compte que les technologies dĂ©veloppĂ©es lâont Ă©tĂ© pour compter une manifestation syndicale bien structurĂ©e qui va dâun point A Ă un point B. Mais câest trĂšs frustrant pour nous de ne pas pouvoir compter quand on voit les dĂ©bats sur Twitter !" Munoz envisage dĂ©sormais des dĂ©comptes dans dâautres villes que Paris, dont les manifestations ne comptent quâun cortĂšge au trajet bien dĂ©fini : "Peut-ĂȘtre quâon essaiera Ă la rentrĂ©e." Quoi quâil en soit, les mĂ©dias feraient bien de ne pas tabler sur la seule Occurrence pour Ă©viter de nâĂȘtre que des relais de la communication gouvernementale.
Extrait : MANIFESTANTS : LES MĂDIAS SE CONTENTENT DU DĂCOMPTE OFFICIEL, ASI, Loris GuĂ©mart @lorisguemart, 09 aoĂ»t 2021