• Crachats officiels sur le 17 octobre 1961 : la mémoire des assassins au pinacle de la République - HIYA !
    https://hiya.fr/2021/10/19/crachats-officiels-sur-le-17-octobre-1961-la-memoire-des-assassins-au-pinacle-d

    Cette scène obscène vient parachever l’ignominie du message présidentiel de la veille qui, en rappelant « l’interdiction de manifestation » (du 17 octobre 1961) sans préciser que cette interdiction était illégitime et discriminatoire, fait reposer la responsabilité sur les manifestants qui ont bravé l’interdit. Le communiqué présidentiel va plus loin : il invoque un « décret du 5 octobre » qui n’existe pas. Il y a eu ce communiqué de la préfecture : « Il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs musulmans algériens de s’abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne, et plus particulièrement de 20 h 30 à 5 h 30 du matin. »
    Communiqué de l’Élysée du 16 octobre 2021, capture d’écran

    La confusion entre décret et communiqué peut paraître bénigne, elle est gravissime : l’Élysée a donné un atour légal à une décision qui ne l’a jamais été. Un décret relève de la législation quand un communiqué n’est qu’une information, une note de service. Il s’agissait d’une décision prise dans une réunion interministérielle qui, précisément, n’a donné lieu à la publication d’aucun acte légal.

    • Rectification du discours présidentiel, par Jérémy Rubenstein
      https://lundi.am/Ceremonie-de-commemoration-des-60-ans-du-17-octobre-1961

      Il s’agit d’un communiqué qui « conseille » et « recommande » et non d’un décret qui relèverait du législatif (et donc, probablement, « interdirait »). Ce couvre-feu, à l’instar de la presque totalité de la répression menée par le préfet depuis sa nomination en mars 1958, est appliqué hors du cadre légal. Et pour cause, cette mesure est raciste ou, comme le disait Papon au syndicat de police de l’époque à propos d’un couvre-feu précédent, « revêt un caractère délicat qui ne vous échappera pas en raison de son aspect discriminatoire qui laisserait supposer qu’il y a deux catégories de Français » [2]. Il ne peut y avoir de couvre-feu par décret parce qu’il serait dirigé contre une partie de la population française, et non l’intégralité. Ce qui nous mène à la troisième erreur de l’Élysée.

      LM déduit de ces erreurs une « incompétence du service communication de l’Élysée » à un moment où il est de plus en plus manifeste que ruiner par l’exemple autant que faire se peut toute compréhension et toute logique est une activité de gouvernement.