Articles repérés par Hervé Le Crosnier

Je prend ici des notes sur mes lectures. Les citations proviennent des articles cités.

  • Les majors bloquent la production de disques vinyle au détriment des labels indépendants | Trax Magazine
    https://www.traxmag.com/majors-bloquent-production-disques-vinyle-au-detriment-labels-independants

    Intéressant : c’est la même chose pour le livre.

    Bon, j’ai toujours gardé ma collec’ de « disques » (les vrais :-), retardé jusqu’au dernier moment l’achat d’une platine CD (le double « Weld » de Neil Young n’existait qu’en CD, et je le voulais vraiment - jamais regretté d’ailleurs, un disque fabuleux).
    Mais maintenant, il va falloir doubler la mise pour en avoir de nouveaux.
    Il y a eu un article du même tonneau dans le New York Times la semaine passée :

    Vinyl Is Selling So Well That It’s Getting Hard to Sell Vinyl
    Left for dead in the 1980s, vinyl records are now the music industry’s most popular and highest-grossing physical format. Getting them manufactured, however, is increasingly a challenge.
    https://www.nytimes.com/2021/10/21/arts/music/vinyl-records-delays.html

    En passant des commandes massives qui monopolisent les usines, les majors Universal, Sony et Warner enrayent une partie de la chaine de production de disques vinyle, déstabilisant les petits labels en occasionnant des retards inédits sur leurs sorties.

    C’était en quelque sorte l’une des rares bonnes surprises de cette pandémie. En 2020, alors que le monde était en partie à l’arrêt, les ventes de disques vinyle ont explosé. Aux États-Unis, ces dernières ont même dépassé le nombre de CD écoulés dans les magasins, pour la première fois depuis 34 ans. Et ce retour en fanfare du vieux support noir tombé un temps en désuétude ne semble pas prêt de s’arrêter. Sur le premier trimestre 2021, 19,2 millions de vinyles se sont écoulés aux États-Unis, contre 9,2 millions un an plus tôt. En France, cette progression est plus discrète mais suffisante pour poser une constatation : longtemps annoncé sur le retour, le vinyle semble bel et bien avoir repris une partie de ses droits face au CD.

    Voyant le vent tourner, les majors de l’industrie du disque – qui avaient pourtant étaient promptes à saborder le support au profit du CD dans les années 80 et 90 – se décident donc à rééditer l’intégralité de leurs fonds de catalogues, occasionnant des embouteillages inédits dans la chaine de production des vinyles. « Là où il fallait deux mois en temps normal, ce sont désormais entre cinq et sept mois d’attente pour produire un vinyle », explique Laurent Didailler, directeur général de Pias France qui distribue de nombreux labels indépendants, dans un article pour Télérama. Ce dernier constate que concernant les retards de production, le problème « est surtout le comportement des majors du disque, qui ont fait main basse sur toutes les filières de production. » Logiquement incapables de s’aligner sur les gigantesques commandes payées en avance que passent les majors comme Sony, Universal ou Warner, les petit labels indépendants sont donc relayés au second plan et doivent parfois attendre de longs mois que la chaîne de fabrication de vinyles ne soit plus monopolisée par des rééditions de disques de Pink Floyd, AC/DC ou David Bowie. Quitte a retarder sans cesse les sorties physiques de leurs projets.

    En parallèle, les majors ont aussi décidé d’augmenter drastiquement le prix de vente de leurs disques, argumentant que le prix des polymères, qui rentrent dans la fabrication des galettes vinyles, s’est envolé pendant la pandémie en raison d’un manque de matière première. À titre d’exemple, un disque vinyle comme Young Americans de David Bowie coûtait 14,99 euros TTC avant la pandémie. Il est désormais vendu à 39 euros. Une hausse faramineuse qui risque de faire du vinyle un produit de luxe dont le grand public pourrait se détourner. « Les majors voudraient tuer le vinyle qu’elles ne s’y prendraient pas autrement », se désole chez Télérama Christophe Ouali, patron de la boutique de disques Le Silence de la rue à Paris et coprésident du Gredin, syndicat professionnel regroupant près de 300 disquaires indépendants en France. Affaire à suivre.

    #Musique #Vinyls