• Démissions en masse et montée des grèves : les travailleurs·ses relèvent la tête aux États-Unis – CONTRETEMPS
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    La pandémie n’a sans doute pas fini de produire des effets, y compris en différé. Les États-Unis connaissent ainsi un record de démissions et une montée des grèves : beaucoup de travailleurs·ses ne supportent tout simplement plus leurs boulots, entre bas salaires et conditions de travail dégradantes. Une mobilisation nécessaire pour contraindre la classe dirigeante états-unienne, Biden en tête, à concéder de réelles avancées pour la classe travailleuse.

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    Le 14 septembre 2021, une jeune femme de Louisiane, du nom de Beth McGrath, a posté sur Facebook une vidéo d’elle-même travaillant chez Walmart. Son langage corporel montre une énergie fébrile alors qu’elle trouve le courage de parler à l’interphone et d’annoncer sa #démission aux acheteurs :

    « Tout le monde ici est surchargé de travail et sous-payé », commence-t-elle, avant de poursuivre en interpellant certains responsables pour leur comportement inapproprié et insultant. « J’espère que vous ne parlez pas à vos familles de la façon dont vous nous parlez », dit-elle avant de terminer par « f**k this job ! ». (« Nique ce boulot »)

    Peut-être Beth McGrath a-t-elle été inspirée par Shana Ragland à Lubbock, au Texas, qui, il y a près d’un an, a effectué une #démission_publique similaire dans une vidéo TikTok qu’elle a postée depuis le magasin Walmart où elle travaillait. Les plaintes de Shana Ragland étaient similaires à celles de Beth McGrath, car elle accusait les cadres de dénigrer constamment les travailleuses. « J’espère que vous ne parlez pas à vos filles de la façon dont vous me parlez », a-t-elle déclaré par l’interphone du magasin avant de conclure par « Nique les responsables, nique cette entreprise ».

    Les démissions virales de ces deux jeunes femmes viennent clore une année d’instabilité de la main-d’œuvre étatsunienne que les économistes ont baptisée la « Grande Démission ». Les femmes, en particulier, sont considérées comme les pionnières de cette tendance.

    [...] Les grèves annoncées sont si nombreuses et rapides que l’ancien secrétaire au Travail [de 1992 à 1997, sous Bill Clinton] Robert Reich a qualifié la situation de « grève générale non officielle » (The Guardian du 13 octobre 2021 https://seenthis.net/messages/932978). Pourtant, la représentation syndicale reste extrêmement faible aux Etats-Unis, ce qui est le résultat de décennies d’efforts concertés menés par les entreprises pour saper le pouvoir de négociation des travailleurs et travailleuses. Aujourd’hui, seuls environ 12% environ des travailleurs et travailleuses sont syndiqué·es.

    #grève #USA #travail