• Bruno Canard sur le Molnupiravir | Médiapart | 30.10.2021

    https://www.mediapart.fr/journal/france/301021/gelule-contre-le-covid-19-attention-aux-effets-d-annonce-indesirables

    « En tant que médicament mutagène, le Molnupiravir pourrait créer des risques à long terme qui ne sont pas évalués aujourd’hui par manque de recul, comme le fait de modifier l’ADN, ce qui pourrait provoquer un cancer. »
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    « Le Molnupiravir est une molécule ancienne essayée dans l’espoir de traiter l’hépatite C, par exemple. Mais l’idée a été abandonnée du fait de sa toxicité, d’autant que pour cette maladie, le médicament doit être pris au long court. Néanmoins, c’est différent pour le Covid-19 puisque le traitement dure seulement quelques jours. »
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    « le Molnupiravir pourrait lui-même créer de nouveaux variants du Sars-CoV-2 »

    Canard connaît la molécule [que MSD a recyclée] depuis bien avant la pandémie, ainsi que ses effets indésirables possibles, soulignés dans une étude scientifique publiée le 2 août 2021.

    Olivier Véran s’est vanté dès le 26 octobre d’avoir précommandé de quoi soigner 50 000 Français avant même de connaître les résultats détaillés de l’essai clinique mené par MSD.

    Vendu 700 dollars par patient pour un coût de fabrication de 18 dollars.

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      Olivier Véran s’est vanté dès le 26 octobre d’avoir précommandé de quoi soigner 50 000 Français avant même de connaître les résultats détaillés de l’essai clinique mené par MSD.

      Cette première précommande sera actée à condition que les autorités sanitaires françaises valident son intérêt thérapeutique. Les lots de gélules arriveraient alors « à compter des derniers jours de novembre ou des premiers jours de décembre, c’est-à-dire dès que les traitements sortiront des chaînes de production », a mis en avant Olivier Véran.

      Nationalisme sanitaire

      Le ministère de la santé refuse de communiquer à Mediapart le prix d’achat, mais le tarif américain donne un ordre d’idée de la grille tarifaire. Pourtant, il s’agit d’une molécule facile à fabriquer. Le coût de production est estimé à moins de 18 dollars pour chaque patient.

      Plutôt que de s’allier en priorité aux autres États européens dans la perspective d’une possible commande groupée qui permettrait aux pouvoirs publics de peser davantage dans les négociations face au laboratoire, l’exécutif français choisit d’abord de faire cavalier seul.

      Le nationalisme sanitaire reprend de la vigueur, au point que le ministère ne prévoit pas d’attendre le feu vert de l’Agence européenne des médicaments (AEM) pour distribuer le Molnupiravir en France. L’AEM a pourtant annoncé le 25 octobre le lancement de l’examen accéléré du dossier présenté par MSD.

      « Presser les agences sanitaires et faire comme si leur accord était un détail est un mauvais signal envoyé dans un contexte de défiance. Le gouvernement français cède encore une fois à l’approche marketing de l’industrie pharmaceutique et lui laisse dicter les stratégies de santé », tacle Pauline Londeix, cofondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.