• RESSOURCES NATURELLES • La crise du champignon chenille | Courrier international
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    Le phénomène a pris une telle ampleur qu’il est devenu nocif pour l’environnement. “Auparavant, au Qinghai, on trouvait des champignons à partir de 3 500 mètres d’altitude. Aujourd’hui, il faut grimper à plus de 4 500 mètres. Il y a vingt-cinq ans, on en cueillait de 20 à 46 au mètre carré ; aujourd’hui, de 1 à 5 seulement”, souligne Lu Shunyuan, chercheur à l’Académie des sciences sociales du Qinghai. Les Tibétains disaient autrefois pour plaisanter que leurs vaches et leurs moutons se nourrissaient de champignons chenilles, mais ce n’est plus le cas. “A l’époque, les éleveurs ne voulaient pas des petits champignons. Aujourd’hui, ils déterrent tout ce qu’ils trouvent : les petits, les cassés, tous ont de la valeur”, poursuit le chercheur.

    Pour trouver un champignon, il faut gratter au moins 30 centimètres carrés de terre. Si la saison dure cinquante jours, un cueilleur qui en ramasse une vingtaine par jour retourne des dizaines de mètres carrés, ce qui, sur un an, se traduit par la dégradation de millions de mètres carrés d’alpages. “Les activités engendrées par la cueillette sont plus nuisibles que la cueillette elle-même, précise M. Lu. Les cueilleurs prennent leur voiture et allument des feux pour cuisiner, ce qui produit des déchets et de la fumée.” En outre, comme l’intensité des cueillettes dégrade l’environnement, la qualité globale des champignons est en baisse, ce qui fait monter les prix et attire encore plus de cueilleurs. “C’est un cercle vicieux”, déplore le chercheur.

    #Tibet #Environnement