Le général émirati Ahmed Naser Al-Raisi, qui fait l’objet de plusieurs plaintes en France pour torture, est élu président d’#Interpol, l’organisation internationale de police criminelle. (Le Monde)
Le président d’Interpol, désigné pour quatre ans, occupe ses fonctions à temps partiel, de façon bénévole, et conserve ses fonctions dans son pays d’origine. La fonction de président est essentiellement honorifique – le directeur effectif de l’organisation étant son secrétaire général, Jürgen Stock –, mais des organisations de défense des droits humains et des élus européens s’inquiètent de l’arrivée de M. Al-Raisi.
Inspecteur général du ministère de l’intérieur émirati, M. Al-Raisi est visé par plusieurs plaintes pour « torture » en France, où siège Interpol, et en Turquie, pays hôte de l’assemblée générale qui se tient à Istanbul depuis mardi.
Inquiétudes des ONG
« Nous sommes profondément convaincus que l’élection du général Al-Raisi porterait atteinte à la mission et à la réputation d’Interpol et affecterait lourdement la capacité de l’organisation à s’acquitter efficacement de sa mission », écrivaient à la mi-novembre trois députés européens, dont Marie Arena, présidente de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen, à la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen.
En octobre 2020, dix-neuf organisations non gouvernementales (ONG), dont Human Rights Watch (HRW), s’inquiétaient déjà du choix possible du général émirati, « membre d’un appareil sécuritaire qui prend systématiquement pour cible l’opposition pacifique ».
Dans l’une des plaintes déposées en France et en Turquie, l’ONG Gulf Centre for Human Rights (GCHR) accuse le général émirati d’« actes de torture et de barbarie » contre l’opposant Ahmed Mansoor, détenu depuis 2017 dans une cellule de 4 mètres carrés « sans matelas ni protection contre le froid » et privé d’« accès à un médecin, à l’hygiène, à l’eau et aux installations sanitaires ». Ces procédures n’ont, jusqu’ici, pas abouti.
Le Monde avec AFP