En attendant Covid.
Je ne sais pas si on est nombreux dans ce cas, mais c’est vraiment un sentiment lunaire cette rentrée : on se retrouve à attendre la contamination de la famille, annoncée comme inéluctable par nos élites, parce que nous avons trois enfants scolarisés, alors que nous avons pris toutes les précautions depuis deux ans, (évidemment) profité du fait que nous travaillons à la maison, et qu’en deux ans nous y avons échappé. Après deux semaines de vacances encore une fois très restreintes, pas de bamboche, les sorties des enfants uniquement en extérieur, quasiment aucune activité ludique en ville, aucun repas au restaurant, une fois de plus on n’a pas vu mes parents… Et là, il faut remettre les enfants dans le cloaque, avec le choix très clair des autorités de laisser se contaminer, en allégeant (encore) les protocoles au motif (pas du tout contradictoire) que ce variant est encore plus contagieux. Genre on vient de faire gaffe en famille, proches de l’autoconfinement, pendant les deux semaines des fêtes de fin d’année, et le tout dernier jour on a les ministres de la santé et de l’éducation qui viennent expliquer qu’en fait c’était pas la peine : lundi on allège tout et on laisse les gamins se contaminer en masse.
Je me demande ce qui peut bien se passer dans la tête des gens immunodéprimés, à risque, en chimio, etc., qui ont des enfants qu’ils sont bien obligés d’expédier à l’école. Je suppose que c’était déjà très pénible avant : tu peux grosso modo réduire les risques partout dans ta vie quotidienne, mais absolument pas contrôler l’école, et tu sais que depuis le premier confinement c’est n’importe quoi. Et là, cette rentrée, tu vois bien que c’est pire, et que face à un variant ultra-contagieux, la réponse du ministre de la santé c’est de fanfaronner que de toute façon tout le monde va le choper, et que si ça se trouve c’est une chance…