• Inceste : « Le seuil de 18 ans devra être revu », estime Adrien Taquet
    Le secrétaire d’Etat à l’Enfance est favorable à un « interdit clair » de l’inceste, qui n’est pas une « question d’âge » ou de « consentement ».
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    Le secrétaire d’Etat à l’Enfance, Adrien Taquet, est favorable à un « interdit clair » de l’inceste, qui n’est pas une « question d’âge » ou de « consentement », suggérant de revoir le seuil de 18 ans prévu par la loi.

    « De mon point de vue, ce seuil de 18 ans devra être revu. Quel que soit l’âge, on n’a pas de relations sexuelles avec son père, son fils ou sa fille », a déclaré le secrétaire d’Etat dans un entretien à l’AFP. En vertu de la loi du 21 avril 2021, adoptée après les remous suscités par le livre « La familia grande » de Camille Kouchner publié il y a un an, le juge ne cherche plus à évaluer le consentement dans des relations sexuelles entre un jeune de moins de 18 ans et un ascendant.
    « Les signaux doivent être clairs »

    « La loi, c’est émettre des interdits clairs dans la société : l’inceste est interdit et ce n’est pas une question d’âge, ce n’est pas une question d’adultes consentants », fait valoir Adrien Taquet. « On lutte contre l’inceste, les signaux doivent être clairs. Cela soulève des questions juridiques techniquement compliquées, notamment sur les relations entre une fille majeure et son beau-père, par exemple. Cette question devra être étudiée attentivement par la Ciivise » (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants), a-t-il ajouté.

    Adrien Taquet a souligné que « depuis cette rentrée, toutes les académies et tous les directeurs d’établissement ont consigne de mettre en place un repérage des violences sexuelles ». Alors que les associations demandent que soient organisées dans tous les établissements scolaires des réunions d’information sur les violences sexuelles, il a regretté l’absence de « d’association nationale en mesure d’aller dans toutes les classes de France pour parler de cela ».

    « Les associations sont confrontées à des difficultés à rentrer dans les écoles : certains chefs d’établissement peuvent être réfractaires à ce que ces sujets soient abordés devant les enfants, ce sont des sujets qui font peur, pas qu’à la communauté éducative, aux parents aussi », relève-t-il. « Ils veulent avoir la certitude que les professionnels sauront réagir si un enfant se dit victime », explique Adrien Taquet alors que le gouvernement labellise depuis un an « les associations qui interviennent dans ce champ-là pour que les chefs d’établissement sachent qui ils peuvent solliciter ». Le gouvernement mène ce travail également avec l’Association des maires de France (AMF). « Les maires interviennent sur le temps extra-scolaire, il faut activer tous les leviers, vu la profondeur du mal », fait valoir le secrétaire d’État.