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Production et diffusion de documents anarcho-compatibles

  • 2022, année Magón. Le gouvernement mexicain a décrété 2022 année Ricardo Flores Magón, « precursor de la revolución mexicana », car, le 21 novembre 2022, on commémorera le centenaire de son assassinat dans une prison américaine (voir affiche). Mais ce n’est pas la première fois qu’un hommage lui ait rendu (pour le pouvoir, un révolutionnaire mort est souvent un bon révolutionnaire). En 2008, déjà, en prévision du bicentenaire de l’indépendance (16 septembre 1810) et du centenaire de la révolution de 1910, la Casa de Moneda de Mexico avait frappé une série de pièces de monnaie bimétalliques de 5 pesos à l’effigie de « grands hommes » dont l’anarchiste Flores Magón. Qui était-il ? Né le 16 septembre 1874 ; son père, Teodoro Flores, est un indien Zapotec et sa mère, Margarita Magón, une métisse indienne-espagnole. Le 16 mai 1892, étudiant en droit à Mexico, il participe à une manifestation contre la dictature du président Porfirio Díaz. Il est arrêté et condamné à cinq mois de prison. En 1895, il est admis au barreau comme avocat. Le 7 août 1900, familiarisé avec les écrits des théoriciens anarchistes, il fonde avec son frère Jesús et A. Horcasitas Regeneración (collection numérisée), qui deviendra en 1901 l’organe du Parti libéral mexicain (PLM). Le 22 mai de cette année, Ricardo et Jesús sont arrêtés et condamnés à un an de prison pour insulte au président. Libéré, il édite avec son autre frère Enrique le journal satirique El Hijo del Ahuizote (« Le Fils du gêneur ») ; nouvelles condamnations. En 1904, il s’exile au Texas et fait reparaître Regeneración. On tente de l’assassiner. Il transfère alors le journal à Saint-Louis (Missouri) mais, le 12 octobre 1905, les bureaux sont investis par les détectives de l’agence Pinkerton, le matériel détruit, Ricardo et Enrique emprisonnés. En septembre 1906, les premières insurrections du PLM ont lieu dans plusieurs villes du Mexique. A Los Angeles, Ricardo fait paraître clandestinement le journal Revolución, mais il est arrêté le 23 août 1907 avec Librado Rivera et Villarreal. Il ne sera libéré que le 3 août 1910 et reprend alors la parution de Regeneración (BD de Partage noir). La devise en devient « ¡Tierra y Libertad ! ». Le 29 janvier 1911, la ville de Mexicali est prise par les forces du PLM. Avec l’aide des radicaux américains de l’Industrial Workers of the World (IWW) et des internationalistes, la Commune de Basse-Californie durera cinq mois. Le 25 mai, Díaz démissionne. Madero le remplace, attaque les réalisations magonistes et reprend les villes conquises. Aux Etats-Unis, le 25 juin 1912, Ricardo et ses compagnons sont à nouveau condamnés à deux ans de prison. A sa libération, il s’installe dans une communauté près de Los Angeles. Le 16 mars 1918, avec Librado Rivera, il lance « Le Manifeste aux anarchistes du monde et aux travailleurs en général ». Ils sont arrêtés et condamnés, le 15 août 1918, à quinze et vingt ans de réclusion pour « sédition ». Le 21 novembre 1922, il est assassiné au pénitencier de Leavenworth (Kansas). A Mexico, son enterrement sera suivi par dix mille travailleurs. Pour aller plus loin : le n° 9/10 d’Itinéraire (richement illustré) qui lui est consacré ; ¡Tierra y Libertad ! Les anarchistes dans la révolution mexicaine (chronologie élaborée par Partage noir) ; le dossier d’Alternative libertaire n° 200 sur la révolution mexicaine et Ricardo Flores Magón. Regeneración, qui contient plusieurs articles parus dans la revue. Nous reviendrons lors d’un prochain texte sur les idées de Magón et de ceux qui l’ont accompagné. #Magon #Mexique #anarchiste
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